De Cordoue à Compostelle : |
• Vendredi 11 Novembre : Medellin – San Pedro de Merida : 28 km «Ma plus belle rencontre hier a été avec ce grand père de 96 printemps qui rentrait doucement du jardin où il venait de tailler quelques bois. « Tu comprends me dit-il, à mon âge, il faut que je m’entretienne tous les jours un peu ! ». Quand il a su que j’étais pèlerin vers Compostelle, il a attrapé lentement un petit bonbon dans sa poche en me disant c’est très bon pour la gorge, puis il s’est repris et en a attrapé un second ! Quelques heures plus tard, un magnifique Eucalyptus me faisait de l’oeil dans un village voisin ! |
Au fil des jours, je ré apprends à demander mon chemin aux passants que je croise et à apprécier de marcher, même au bord d’une nationale sur le bitume, la marche se fait légère et joyeuse.
Merci de vos présences et de vos soutiens. Aujourd’hui j’arrive à Mérida, là où le chemin Mozarabe rejoint la Via de la Plata, qui vient de Séville. Mérida est une merveilleuse cité romaine que je vais pouvoir découvrir cet après-midi.
Merci de vos présences et de vos soutiens. Aujourd’hui j’arrive à Mérida, là où le chemin Mozarabe rejoint la Via de la Plata, qui vient de Séville. Mérida est une merveilleuse cité romaine que je vais pouvoir découvrir cet après-midi.
• Samedi 12 Novembre: San Pedro de Merida – Merida : 16 km
Magnifique journée que je dédie à mon ami Raphael, mon professeur de beauté.
J’ai connu Raphael l’année qui a suivi le décès de Batiste et j’ai animé mon premier Forum Ouvert en Bretagne avec lui, puis plein d’autres ensuite. Raphaël nous a quitté subitement en janvier 2021. Quand son épouse Anne m’a dit il y a quelques jours qu’il venait souvent à Merida quand il s’occupait de l’Association des Villes Européennes de Culture, j’ai senti immédiatement que je marcherai avec lui aujourd’hui.
Raphaël faisait partie de ces personnes capables de voir le beau en toute chose et de l’honorer. Quand je me désolais de voir notre monnaie locale stagnait, il soulignait tout l’aspect pédagogique de notre projet. Quand je flippais à l’idée d’animer un face à face entre EDF et les anti Linky devant une salle remplie de militants il me glissait à l’oreille comment accueillir la parole de chacun. Raphaël tu m’as beaucoup appris et tu m’apprends encore beaucoup. J’ai senti ta présence à mes côtés quand je visitais Merida cette ville extraordinaire, classée au patrimoine de l’UNESCO qui abrite des trésors archéologiques et reçoit tous les étés un festival lyrique dans ce théâtre romain de 6000 places, construit 15 ans avant J.-C.
La journée débute ce matin par la rencontre d’une femme à l’entrée d’un village. Nous échangeons quelques mots sur le chemin, la France, l’Espagne 🇪🇸 puis elle me dit « La haut en France vous êtes plus révoltés, nous ici on a le soleil, on se rencontre, on vit ensemble, on est plus dans la rue »
Je médite en chemin sur ces paroles puis arrive à Merida.
Je visite ces sites archéologiques incroyables et me retrouve en fin d’après-midi sur la grand-place au milieu d’une foule bigarrée qui partage sa passion pour le flamenco. Effectivement on est dehors, on est ensemble et la joie rayonne de partout !
Gracias à la Vida que me a dado tanto.. (ce refrain ne me quitte pas …)
• Dimanche 13 Novembre : Mérida – Alcuescar : 36 km
Départ avant le lever du soleil
A Merida, j’ai retrouvé l’ambiance pèlerin, nous étions 5 dans le dortoir, ça ronflait, ça toussait durant la nuit, y’avait de la vie. Et à 6h du matin, les premiers téléphones sonnaient déjà. Réveillé comme les autres, je suis parti un peu avant 7h, pensant trouver un bar à côté pour déjeuner, mais tout était fermé. J’ai donc marché de nuit et sans mon assistant Google que j’avais éteint, à l’affût de toutes les marques de peinture jaune qui indiquent le chemin à prendre. Un vrai jeu de piste qui procure la joie à chaque bonne découverte. Je suis arrivé au lever du soleil au bord d’un lac qui servait d’alimentation à la cité romaine de Mérida.
Puis ma marche s’est faite légère dans des paysages grandioses d’une réserve naturelle. J’ai croisé et recroisé mes amis ronfleurs, nous avons pique-niquer ensemble. L’un d’eux était muni d’un drone pour nous filmer en train d’avancer (drôle d’idée). Cette nuit, j’ai fait escale dans un lieu improbable « La casa de Notre Dame de la Miséricorde, esclave de Marie et des pauvres » une congrégation créée par un prêtre Galan Barrena, qui après la guerre civile en Espagne a consacré sa vie à accueillir et à venir en aide aux plus pauvres, à travers l’éducation des enfants et le soin aux souffrants. A notre arrivée, un jeune frère de la congrégation nous a fait visiter les lieux en nous immergeant dans cette vie de don et de service. Esclave de Marie et des Pauvres signifie pour eux au service jusqu’au bout, prêt à tout pour venir en aide… ça fait méditer.
Je vous souhaite une très belle journée. Je vais reprendre ma diète « numérique » pour me donner la joie de nouvelles rencontres et demander mon chemin.
Gracias à la vida …
Départ avant le lever du soleil
A Merida, j’ai retrouvé l’ambiance pèlerin, nous étions 5 dans le dortoir, ça ronflait, ça toussait durant la nuit, y’avait de la vie. Et à 6h du matin, les premiers téléphones sonnaient déjà. Réveillé comme les autres, je suis parti un peu avant 7h, pensant trouver un bar à côté pour déjeuner, mais tout était fermé. J’ai donc marché de nuit et sans mon assistant Google que j’avais éteint, à l’affût de toutes les marques de peinture jaune qui indiquent le chemin à prendre. Un vrai jeu de piste qui procure la joie à chaque bonne découverte. Je suis arrivé au lever du soleil au bord d’un lac qui servait d’alimentation à la cité romaine de Mérida.
Puis ma marche s’est faite légère dans des paysages grandioses d’une réserve naturelle. J’ai croisé et recroisé mes amis ronfleurs, nous avons pique-niquer ensemble. L’un d’eux était muni d’un drone pour nous filmer en train d’avancer (drôle d’idée). Cette nuit, j’ai fait escale dans un lieu improbable « La casa de Notre Dame de la Miséricorde, esclave de Marie et des pauvres » une congrégation créée par un prêtre Galan Barrena, qui après la guerre civile en Espagne a consacré sa vie à accueillir et à venir en aide aux plus pauvres, à travers l’éducation des enfants et le soin aux souffrants. A notre arrivée, un jeune frère de la congrégation nous a fait visiter les lieux en nous immergeant dans cette vie de don et de service. Esclave de Marie et des Pauvres signifie pour eux au service jusqu’au bout, prêt à tout pour venir en aide… ça fait méditer.
Je vous souhaite une très belle journée. Je vais reprendre ma diète « numérique » pour me donner la joie de nouvelles rencontres et demander mon chemin.
Gracias à la vida …
• Lundi 14 Novembre : Alcuescar – Valdesalor : 25,7 km
Encore une journée incroyable hier qui débute par un temps de recueillement de contemplation et de prières 🙏🏿 avec les frères de la communauté. Ça vous donne un shoot d’énergie positive pour la journée. Nous ne sommes jamais seuls, c’est certainement ce que je retiens de plus précieux d’hier.
Il y a quelques années au moment où je débutais dans le coaching, je vais voir mon ami Dominique avec une liste impressionnante de questions. Dominique fait partie de ces êtres précieux qui à partir de votre date et lieu de naissance vous raconte ce que vous êtes venus expérimenter ici-bas.
Je suis donc face à lui avec toutes mes questions. Et il me regarde avec un large sourire : « Tu cherches à trop bien faire » Il y a une chose que tu dois savoir, le résultat ne t’appartient pas. Quand tu interviens, il y a toi, l’autre (les autres) et puis quelque chose de plus grand, tu peux l’appeler l’Univers, la Source, la Lumière, le Divin, Dieu…, peu importe son nom. Tu as juste à créer les conditions et à laisser faire ensuite….
Ton job c’est de te mettre au service de… pour qu’advienne ce qui est juste, Inch Allah, à la grâce de Dieu… dirait-on dans d’autres traditions…
Depuis, ma préparation quotidienne la plus précieuse avant chaque accompagnement est de placer mon intention d’être au service pour qu’émerge clarté, compréhension mutuelle, partage de ce qui est essentiel pour chacun et co-construction. Je demande à ce que tout ça se passe dans la joie et le plaisir à être et à faire ensemble. Et ensuite je n’ai plus qu’à observer, me réjouir, honorer ce qui vient en me laissant guider de l’intérieur. Ce n’est plus ma tête qui décide, c’est autre chose qui émerge du champ de la rencontre entre ces 3 composantes.
C’est certainement la chose la plus importante que je vis dans mon métier d’accompagnant, mais par pudeur, peur de déranger, de passer pour un fou…, c’est la seule chose dont je ne parle jamais. Le rendre visible pour que d’autres puissent s’alimenter à la même source est peut-être ce qui m’attend demain !
Plus tard dans la matinée je rencontre Jean-Louis, un pèlerin espagnol en bicyclette suite à une opération du genou. Nous échangeons sur nos parcours respectifs. Je lui parle du départ de Batiste et de cette naissance au monde que j’ai vécue depuis et nous continuons chacun de notre côté.
J’arrive vers midi dans un village à la recherche d’un lieu pour y déjeuner. Après de nombreux A/R la vie m’amène dans un bar qui ouvre pour mon arrivée. J’écris dans mon carnet mes découvertes du jour tout en mangeant mon sandwich. C’est là qu’intervient un autre Jean-Louis (c’est le prénom que lui a donné la patronne du bar). Il s’installe d’abord sur le dos de ma chaise et me tape dans le dos. Je me retourne et discute avec lui. Puis il s’installe sur ma table, je pense qu’il veut finir mon assiette, mais non il attrape mon carnet de son bec à la page ou j’ai écrit : « C’est encore une fois le départ de Batiste et l’accompagnement de Dominique qui m’ont fait prendre conscience de ma place en tant qu’accompagnant, c’est-à-dire au service de ce qui émergera de cette rencontre à 3 où la Source a toute sa place ! «
Je suis bouche-bée…
Passez une très belle journée, je sens par avance que la mienne sera belle.
Encore une journée incroyable hier qui débute par un temps de recueillement de contemplation et de prières 🙏🏿 avec les frères de la communauté. Ça vous donne un shoot d’énergie positive pour la journée. Nous ne sommes jamais seuls, c’est certainement ce que je retiens de plus précieux d’hier.
Il y a quelques années au moment où je débutais dans le coaching, je vais voir mon ami Dominique avec une liste impressionnante de questions. Dominique fait partie de ces êtres précieux qui à partir de votre date et lieu de naissance vous raconte ce que vous êtes venus expérimenter ici-bas.
Je suis donc face à lui avec toutes mes questions. Et il me regarde avec un large sourire : « Tu cherches à trop bien faire » Il y a une chose que tu dois savoir, le résultat ne t’appartient pas. Quand tu interviens, il y a toi, l’autre (les autres) et puis quelque chose de plus grand, tu peux l’appeler l’Univers, la Source, la Lumière, le Divin, Dieu…, peu importe son nom. Tu as juste à créer les conditions et à laisser faire ensuite….
Ton job c’est de te mettre au service de… pour qu’advienne ce qui est juste, Inch Allah, à la grâce de Dieu… dirait-on dans d’autres traditions…
Depuis, ma préparation quotidienne la plus précieuse avant chaque accompagnement est de placer mon intention d’être au service pour qu’émerge clarté, compréhension mutuelle, partage de ce qui est essentiel pour chacun et co-construction. Je demande à ce que tout ça se passe dans la joie et le plaisir à être et à faire ensemble. Et ensuite je n’ai plus qu’à observer, me réjouir, honorer ce qui vient en me laissant guider de l’intérieur. Ce n’est plus ma tête qui décide, c’est autre chose qui émerge du champ de la rencontre entre ces 3 composantes.
C’est certainement la chose la plus importante que je vis dans mon métier d’accompagnant, mais par pudeur, peur de déranger, de passer pour un fou…, c’est la seule chose dont je ne parle jamais. Le rendre visible pour que d’autres puissent s’alimenter à la même source est peut-être ce qui m’attend demain !
Plus tard dans la matinée je rencontre Jean-Louis, un pèlerin espagnol en bicyclette suite à une opération du genou. Nous échangeons sur nos parcours respectifs. Je lui parle du départ de Batiste et de cette naissance au monde que j’ai vécue depuis et nous continuons chacun de notre côté.
J’arrive vers midi dans un village à la recherche d’un lieu pour y déjeuner. Après de nombreux A/R la vie m’amène dans un bar qui ouvre pour mon arrivée. J’écris dans mon carnet mes découvertes du jour tout en mangeant mon sandwich. C’est là qu’intervient un autre Jean-Louis (c’est le prénom que lui a donné la patronne du bar). Il s’installe d’abord sur le dos de ma chaise et me tape dans le dos. Je me retourne et discute avec lui. Puis il s’installe sur ma table, je pense qu’il veut finir mon assiette, mais non il attrape mon carnet de son bec à la page ou j’ai écrit : « C’est encore une fois le départ de Batiste et l’accompagnement de Dominique qui m’ont fait prendre conscience de ma place en tant qu’accompagnant, c’est-à-dire au service de ce qui émergera de cette rencontre à 3 où la Source a toute sa place ! «
Je suis bouche-bée…
Passez une très belle journée, je sens par avance que la mienne sera belle.
• Mardi 15 Novembre : Valdesalor – Casar de Caceres : 22 km
« Coucou les Amis, journée très culturelle aujourd’hui avec la visite de Cacères, un petit bijou architectural classé au patrimoine de l’Unesco. La beauté est partout. Très belle exposition sur les 3 génies et amis Miro, Dali et Picasso. Retour de la pluie et arrivée trempé au gîte, mais la présence d’autres pèlerins me réconforte. « Jamais je ne rêve quand je dors, mais seulement quand je suis réveillé » : Miro. Certainement pour profiter pleinement de la beauté de la vie. Belle journée à vous.
« Coucou les Amis, journée très culturelle aujourd’hui avec la visite de Cacères, un petit bijou architectural classé au patrimoine de l’Unesco. La beauté est partout. Très belle exposition sur les 3 génies et amis Miro, Dali et Picasso. Retour de la pluie et arrivée trempé au gîte, mais la présence d’autres pèlerins me réconforte. « Jamais je ne rêve quand je dors, mais seulement quand je suis réveillé » : Miro. Certainement pour profiter pleinement de la beauté de la vie. Belle journée à vous.
• Mercredi 16 Novembre : Casar de Caceres – Canaveral : 33 km
Encore une grosse étape, mais ça s’est bien passé. Mon intention a été exaucée, ça fait du bien de se retrouver dans une chambre chauffée avec des draps et une couette, ça change tout. Je découvre donc ce matin que l’intention, il ne ma faut pas seulement la poser le matin quand j’ai à accompagner une équipe, mais c’est tout le temps, tous les matins pour vivre pleinement chaque journée.
Encore une grosse étape, mais ça s’est bien passé. Mon intention a été exaucée, ça fait du bien de se retrouver dans une chambre chauffée avec des draps et une couette, ça change tout. Je découvre donc ce matin que l’intention, il ne ma faut pas seulement la poser le matin quand j’ai à accompagner une équipe, mais c’est tout le temps, tous les matins pour vivre pleinement chaque journée.
• Jeudi 17 Novembre : Canaveral – Galisto : 28 km
« Coucou les Amis, Comment allez-vous ? La vie m’a offert 3 compagnons de route : Manuel (Valladolide) Jean Pierre (Avignon) Martine (Blois) partie seule de Séville pour traverser l’Espagne alors qu’elle ne parle pas un mot d’espagnol. Chacun chemine à son rythme et nous nous retrouvons depuis 3 jours dans les mêmes gîtes le soir, ce qui nous vaut de chouettes échanges comme celui-ci.
Martine nous dit que lorsqu’elle est perdue, elle fait appel à la providence qui 2 fois de suite lui met des personnes sur sa route pour la remettre sur le chemin. La 3ème fois, personne en vue et c’est là que les nuages se sont alignés pour dessiner une magnifique flèche blanche (les chemins sont ici balises avec de grandes flèches jaunes) dans le ciel. Et elle nous montre les photos qu’elle a prises. J-P et moi on y croit, Manuel ne veut pas y croire, tout ceci n’est que coïncidence pour lui ! Coïncidence ou synchronicité ?
Depuis 3 jours, le temps a changé et c’est vraiment la pluie qui s’invite au quotidien. Très réticent au départ (mes chaussures ne sont pas vraiment étanches) je l’accepte de mieux en mieux. Nos marches sont longues car il y a peu de villages et donc peu d’auberges dans cette zone. Elles n’en sont que plus fertiles…
Gracias à la Vida… - Hasta luego amigos - Portez vous bien 👍🏿 »
« Coucou les Amis, Comment allez-vous ? La vie m’a offert 3 compagnons de route : Manuel (Valladolide) Jean Pierre (Avignon) Martine (Blois) partie seule de Séville pour traverser l’Espagne alors qu’elle ne parle pas un mot d’espagnol. Chacun chemine à son rythme et nous nous retrouvons depuis 3 jours dans les mêmes gîtes le soir, ce qui nous vaut de chouettes échanges comme celui-ci.
Martine nous dit que lorsqu’elle est perdue, elle fait appel à la providence qui 2 fois de suite lui met des personnes sur sa route pour la remettre sur le chemin. La 3ème fois, personne en vue et c’est là que les nuages se sont alignés pour dessiner une magnifique flèche blanche (les chemins sont ici balises avec de grandes flèches jaunes) dans le ciel. Et elle nous montre les photos qu’elle a prises. J-P et moi on y croit, Manuel ne veut pas y croire, tout ceci n’est que coïncidence pour lui ! Coïncidence ou synchronicité ?
Depuis 3 jours, le temps a changé et c’est vraiment la pluie qui s’invite au quotidien. Très réticent au départ (mes chaussures ne sont pas vraiment étanches) je l’accepte de mieux en mieux. Nos marches sont longues car il y a peu de villages et donc peu d’auberges dans cette zone. Elles n’en sont que plus fertiles…
Gracias à la Vida… - Hasta luego amigos - Portez vous bien 👍🏿 »
• Vendredi 18 Novembre : Galisto – Oliva de Plasencia : 28 km
« 6h26 ça s’excite dans le dortoir. Le pèlerin se lève tôt. Les téléphones sont déjà ouverts et ça commente la météo du jour, il doit pleuvoir jusqu’à 10h ce matin. J-P veut rester au gîte jusqu’à 10h, les autres hésitent. Finalement tout le monde sort à 8h et pas un nuage en vue. Merci à nos petites machines que nous pianotons du bout des doigts ! Que ferions-nous sans vous ?
Trois heures plus tard, nous sommes dans des paysages fabuleux au milieu de rochers, d’arbres et d’herbe fraîche, mais plus aucune flèche jaune en vue. C’est alors que nous rallumons nos machines qui nous indiquent que ça fait bien longtemps que nous avons quitté le chemin. S’en suit une semi course d’orientation au milieu des vaches des arbres et des rochers pour retrouver le chemin que nous devions prendre. Merci nos petites machines que nous pianotons du bout des doigts. Que ferions-nous sans vous ?
A 15h, nous arrivons à destination, nous avons avalé nos 28 km quotidiens, c’est l’heure de la douche, suivie du repas (on mange tard en Espagne) avant une petite sieste réparatrice. C’est dur la vie de pèlerin (lol) !
Le soleil fait du bien et c’est vrai que c’est plus facile de contempler la beauté des lieux sous un grand soleil que sous la pluie ! Tous les jours Manuel nous invite au rituel de la photo collective. Ça le met en joie de nous photographier !
« 6h26 ça s’excite dans le dortoir. Le pèlerin se lève tôt. Les téléphones sont déjà ouverts et ça commente la météo du jour, il doit pleuvoir jusqu’à 10h ce matin. J-P veut rester au gîte jusqu’à 10h, les autres hésitent. Finalement tout le monde sort à 8h et pas un nuage en vue. Merci à nos petites machines que nous pianotons du bout des doigts ! Que ferions-nous sans vous ?
Trois heures plus tard, nous sommes dans des paysages fabuleux au milieu de rochers, d’arbres et d’herbe fraîche, mais plus aucune flèche jaune en vue. C’est alors que nous rallumons nos machines qui nous indiquent que ça fait bien longtemps que nous avons quitté le chemin. S’en suit une semi course d’orientation au milieu des vaches des arbres et des rochers pour retrouver le chemin que nous devions prendre. Merci nos petites machines que nous pianotons du bout des doigts. Que ferions-nous sans vous ?
A 15h, nous arrivons à destination, nous avons avalé nos 28 km quotidiens, c’est l’heure de la douche, suivie du repas (on mange tard en Espagne) avant une petite sieste réparatrice. C’est dur la vie de pèlerin (lol) !
Le soleil fait du bien et c’est vrai que c’est plus facile de contempler la beauté des lieux sous un grand soleil que sous la pluie ! Tous les jours Manuel nous invite au rituel de la photo collective. Ça le met en joie de nous photographier !
• Samedi 19 Novembre : Oliva de Plasencia / Aldenueva del Camino : 28km
« Nous avons perdu Martine hier, tout comme nous elle s’est trompée de chemin et en plus son téléphone n’avait plus de batterie. La providence a mis sur son chemin une espagnole qui l’a accueillie chez elle pour la nuit. 6 degrés ce matin, ce n’est pas un temps à mettre un pèlerin dehors ! Et pourtant tous les matins le pèlerin repart !
Qu’est ce qui fait marcher le pèlerin ?
Grande question. Le fait est qu’inscrit dans cette aventure, l’envie ou le besoin de marcher prévaut souvent sur le reste. Qu’il pleuve, vente, fasse soleil, qu’il ait mal aux pieds, aux genoux…, peu importe, la soif d’être dehors et d’avancer le tiraille et le fait se lever. Et quand il arrive à l’étape, encore un peu plus fatigué qu’hier, une part de lui sait qu’il repartira demain ou au plus tard après demain. C’est ça aussi la magie du chemin.
Paysages magnifiques encore aujourd’hui, nous marchons dans la beauté
Gracias à la vida »
« Nous avons perdu Martine hier, tout comme nous elle s’est trompée de chemin et en plus son téléphone n’avait plus de batterie. La providence a mis sur son chemin une espagnole qui l’a accueillie chez elle pour la nuit. 6 degrés ce matin, ce n’est pas un temps à mettre un pèlerin dehors ! Et pourtant tous les matins le pèlerin repart !
Qu’est ce qui fait marcher le pèlerin ?
Grande question. Le fait est qu’inscrit dans cette aventure, l’envie ou le besoin de marcher prévaut souvent sur le reste. Qu’il pleuve, vente, fasse soleil, qu’il ait mal aux pieds, aux genoux…, peu importe, la soif d’être dehors et d’avancer le tiraille et le fait se lever. Et quand il arrive à l’étape, encore un peu plus fatigué qu’hier, une part de lui sait qu’il repartira demain ou au plus tard après demain. C’est ça aussi la magie du chemin.
Paysages magnifiques encore aujourd’hui, nous marchons dans la beauté
Gracias à la vida »
• Dimanche 20 Novembre : Aldenueva del Camino – La Calzada de Béjar : 22 km
Encore une journée très riche.
7h ce matin, le dortoir s’étire et peine à sortir du 😴 sommeil. Est-ce parce que c’est dimanche. Martine est forfait pour cause de tendinite au pied et moi je me pose plein de questions. Je suis arrivé épuisé hier après-midi et ma journée de pause prévue dans 3 jours à Salamanque me semble loin.
J’y vais ou j’y vais pas ?
Après 45 min de médiation entre les parts de moi, je finis par me lever et rejoins mes petits camarades qui terminent leur petit déjeuner. Je ne sais pas encore si j’y vais, mais ça en prend le chemin.
Remettre les chaussures avec cette grosse ampoule à l’arrière du pied droit n’est pas facile. C’est bien là le problème.
Je décide donc de marcher doucement et constate que ça marche (lol). Dès que j’accélère la douleur s’intensifie, dès que je ralentis, elle s’atténue. Elle est donc là pour m’aider à réguler ma marche.
S’en suis une journée d’un pas plus lent ou moins préoccupé par la distance parcourue vs à parcourir, je prends le temps de savourer chaque pas qui ne me fait pas mal. Et tout s’en suit, je retrouve le plaisir à échanger avec les passants dans la rue, à lire les panneaux indicateurs sur mon chemin, à prendre des photos. Les Km s’enchaînent sans que je les calcule. Je suis dans l’instant présent et j’arrive au gîte même pas fatigué après cette petite étape de 22 km.
Combien de fois avançons-nous en mode mental ?
Ça me rappelle un accompagnement en coaching en marchant. Lors d’une séance quotidienne un client me demande de l’aider à comprendre pourquoi il se décourage et change systématiquement de projet sans se laisser la chance de réussir. Nous débutons la séance à Monistrol d’Allier au bord de la rivière et nous avons un dénivelé de 300 m sur 1,5 km qui nous attend. Quand il marche en étant concentré sur chaque pas, il avance tranquillement mais sûrement, dès qu’il lève la tête pour voir ce qu’il lui reste à gravir, il se décourage, croit qu’il ne va pas y arriver et ralentit aussitôt. Pas besoin de long discours, le simple fait de constater que de se réjouir de chaque avancée vaut mieux que de se projeter sur ce qu’il n’a pas encore fait lui suffit, il fait de suite le parallèle avec la situation qu’il souhaitait traiter !
Rester dans l’instant présent, me réjouir de chaque pas, contempler la beauté des lieux traversés sur ces chemins qui s’élèvent de jour en jour. Merci mon « ampoule », tu éclaires un peu plus chaque jour mon chemin.
Gracias à la vida
Encore une journée très riche.
7h ce matin, le dortoir s’étire et peine à sortir du 😴 sommeil. Est-ce parce que c’est dimanche. Martine est forfait pour cause de tendinite au pied et moi je me pose plein de questions. Je suis arrivé épuisé hier après-midi et ma journée de pause prévue dans 3 jours à Salamanque me semble loin.
J’y vais ou j’y vais pas ?
Après 45 min de médiation entre les parts de moi, je finis par me lever et rejoins mes petits camarades qui terminent leur petit déjeuner. Je ne sais pas encore si j’y vais, mais ça en prend le chemin.
Remettre les chaussures avec cette grosse ampoule à l’arrière du pied droit n’est pas facile. C’est bien là le problème.
Je décide donc de marcher doucement et constate que ça marche (lol). Dès que j’accélère la douleur s’intensifie, dès que je ralentis, elle s’atténue. Elle est donc là pour m’aider à réguler ma marche.
S’en suis une journée d’un pas plus lent ou moins préoccupé par la distance parcourue vs à parcourir, je prends le temps de savourer chaque pas qui ne me fait pas mal. Et tout s’en suit, je retrouve le plaisir à échanger avec les passants dans la rue, à lire les panneaux indicateurs sur mon chemin, à prendre des photos. Les Km s’enchaînent sans que je les calcule. Je suis dans l’instant présent et j’arrive au gîte même pas fatigué après cette petite étape de 22 km.
Combien de fois avançons-nous en mode mental ?
Ça me rappelle un accompagnement en coaching en marchant. Lors d’une séance quotidienne un client me demande de l’aider à comprendre pourquoi il se décourage et change systématiquement de projet sans se laisser la chance de réussir. Nous débutons la séance à Monistrol d’Allier au bord de la rivière et nous avons un dénivelé de 300 m sur 1,5 km qui nous attend. Quand il marche en étant concentré sur chaque pas, il avance tranquillement mais sûrement, dès qu’il lève la tête pour voir ce qu’il lui reste à gravir, il se décourage, croit qu’il ne va pas y arriver et ralentit aussitôt. Pas besoin de long discours, le simple fait de constater que de se réjouir de chaque avancée vaut mieux que de se projeter sur ce qu’il n’a pas encore fait lui suffit, il fait de suite le parallèle avec la situation qu’il souhaitait traiter !
Rester dans l’instant présent, me réjouir de chaque pas, contempler la beauté des lieux traversés sur ces chemins qui s’élèvent de jour en jour. Merci mon « ampoule », tu éclaires un peu plus chaque jour mon chemin.
Gracias à la vida
Lundi 21 Novembre : La calzada de Béjar – Fuenterroble : 20 km
Petite étape aujourd’hui mais avec beaucoup de pluie.
Ça démarre plutôt bien sous un ciel nuageux, puis la pluie s’installe avant notre pause au bar au coin d’un feu de bois. Je parle de la prière amérindienne sur la beauté à mon ami Manuel qui chemine avec moi. Aussitôt il veut la voir et la traduit en espagnol pour la partager avec ses amis. Manuel est la joie de vivre incarnée, son essence de joie rayonne de partout. Tous les matins nous avons droit à la séance de photo, nous photographier le faire rire et le met en joie !
La pluie redouble d’intensité, ce n’est plus le moment de mettre un pèlerin dehors. On se retrouve tous les deux sous un abri bus à partager nos vies. Puis je profite d’une accalmie pour tenter une échappée vers un bar censé être proche de notre abri. Hélas il est fermé, je passe devant un bâtiment éclairé qui me paraît être la mairie. Je tente ma chance et me retrouve dans une salle de classe. Le type de classe unique pour les 5 enfants du village qui ouvrent des yeux écarquillés face à ce pèlerin venu de nulle part. La professeure d’anglais est adorable, elle nous propose de nous mettre au chaud et au sec et invite ses élèves à parler avec nous…
Manuel n’a qu’une idée en tête, rejoindre l’auberge en taxi. Il nous commande un taxi. Je laisse faire, puis me ravise, je préfère marcher jusqu’au bout. Je ne suis pas venu ici pour prendre un taxi parce qu’il pleut. Nous saluons maîtresse et élèves et je repars de mon côté sous un ciel qui s’éclaire, les nuages s’écartent, je vais pouvoir faire tranquillement les 8 km qu’il me reste.
Ce soir nous sommes chez le père Blas, un padre qui accueille les pèlerins dans son presbytère auberge. Nous sommes accueillis par un hospitalier de Namur avec un bon feu de bois dans la cheminée.
Repas en commun ce soir. C’est quoi le bonheur nous disait ce poète wallon Julos Beaucarne ? C’est quand les coudes se touchent autour de la soupière qui fume !
Gracias à la vida
Petite étape aujourd’hui mais avec beaucoup de pluie.
Ça démarre plutôt bien sous un ciel nuageux, puis la pluie s’installe avant notre pause au bar au coin d’un feu de bois. Je parle de la prière amérindienne sur la beauté à mon ami Manuel qui chemine avec moi. Aussitôt il veut la voir et la traduit en espagnol pour la partager avec ses amis. Manuel est la joie de vivre incarnée, son essence de joie rayonne de partout. Tous les matins nous avons droit à la séance de photo, nous photographier le faire rire et le met en joie !
La pluie redouble d’intensité, ce n’est plus le moment de mettre un pèlerin dehors. On se retrouve tous les deux sous un abri bus à partager nos vies. Puis je profite d’une accalmie pour tenter une échappée vers un bar censé être proche de notre abri. Hélas il est fermé, je passe devant un bâtiment éclairé qui me paraît être la mairie. Je tente ma chance et me retrouve dans une salle de classe. Le type de classe unique pour les 5 enfants du village qui ouvrent des yeux écarquillés face à ce pèlerin venu de nulle part. La professeure d’anglais est adorable, elle nous propose de nous mettre au chaud et au sec et invite ses élèves à parler avec nous…
Manuel n’a qu’une idée en tête, rejoindre l’auberge en taxi. Il nous commande un taxi. Je laisse faire, puis me ravise, je préfère marcher jusqu’au bout. Je ne suis pas venu ici pour prendre un taxi parce qu’il pleut. Nous saluons maîtresse et élèves et je repars de mon côté sous un ciel qui s’éclaire, les nuages s’écartent, je vais pouvoir faire tranquillement les 8 km qu’il me reste.
Ce soir nous sommes chez le père Blas, un padre qui accueille les pèlerins dans son presbytère auberge. Nous sommes accueillis par un hospitalier de Namur avec un bon feu de bois dans la cheminée.
Repas en commun ce soir. C’est quoi le bonheur nous disait ce poète wallon Julos Beaucarne ? C’est quand les coudes se touchent autour de la soupière qui fume !
Gracias à la vida
• Mardi 22 Novembre : Fuenterroble – San Pedro : 30 km
Vous vous rappelez de Martine la Pèlerine qui fait appel à la Providence. Nous l’avons laissée à l’auberge dimanche matin pour qu’elle repose ses pieds douloureux. Ce matin, elle nous dit qu’elle s’est présentée chez un médecin dans un tout petit village et la Providence lui a envoyé une personne qui travaillait à côté et s’est occupée d’elle toute la journée, a traduit la consultation (Martine ne parle pas un mot d’espagnol) l’a amenée faire les soins ensuite chez l’infirmière…
Rentrée au gîte, elle partage sur FB sa mésaventure, le fait d’être immobilisée 3 jours minimum voir plus… et 2h plus tard une personne se présente via Messenger et lui propose un soin à distance pour son pied et son pied seulement en lui indiquant qu’elle traverse une phase compliquée dans sa vie qui l’empêche aujourd’hui d’avancer ! Martine venait de nous confier samedi soir que son fils et sa belle-fille séparés depuis peu étaient en plein conflit concernant la garde de leurs enfants et que la petite de 5 ans ne voulait plus revenir chez sa mère après ce dernier week-end avec son père. Cette situation affecte bien sûr là grand-mère Martine qui se sent totalement impuissante face à ça. Encore une coïncidence me direz-vous ?
Est-ce le fait de marcher seul (e) qui nous fait les voir, nous rend plus sensibles. Sont-elles présentes de la même façon dans nos quotidiens sans qu’on n’y fasse attention ?
Ça me parait évident que la connexion au Grand Tout me semble plus facile quand on chemine dans la nature, qui plus est sur un chemin comme celui de Compostelle.
Le sentiment d’être accompagné (s) à chaque instant nous habite plus facilement.
Hier chez le Père Blast, je suis reçu par un hospitalier de Namur, ça fait 1 mois que cet homme qui ne parlait pas un mot d’espagnol est arrivé pour prendre soin tous les jours des pèlerins de passage. Et il en a accueilli 220. Il me propose de remplir avec moi le formulaire d’accueil : nom, prénom, nationalité, ville de départ, ville d’arrivée projetée … raisons de cette marche : sportive, sentimentale, religieuse, spirituelle… Je lui réponds que je marche pour célébrer la Beauté de la Vie. Il me regarde et coche ✔️ spirituel…
Je le tutoie spontanément, il m’explique qu’il a grandi dans un milieu où le « Vous » était de rigueur, je lui réponds qu’au contraire chez moi, dans mon village des Flandres françaises, de l’autre côté de la frontière c’était le Tu qui était de rigueur. Je conclus que nous sommes chacun le fruit de nos éducations. Il me regarde, visiblement touché et me remercie. L’après-midi, il nous fera visiter l’église du village et nous donnera plein de conseils pour la marche d’aujourd’hui où nous avons passé un premier pic battu par les vents à 1170 m avec une température de 4•. Froid à l’extérieur mais chaud dans les cœurs. Nous sommes de nouveau 4 avec l’arrivée de Jonathan de Barcelone hier.
Demain Salamanca, encore un petit bijou à découvrir.
Nous sommes à mi-chemin, Santiago n’est plus qu’à 498 km !
Portez-vous bien.
Gracias à la vida
• Mercredi 23 Novembre : San Pedro – Salamanca : 23 km
Oh là là quelle journée !
5h45 ce matin, je suis réveillé. Impossible de dormir plus longtemps dans cette auberge non chauffée. J’en profite pour terminer à la lueur de ma frontale le livre que j’ai amené : « Manuel des héros ordinaires, la voie des bodhisattva » dans lequel Lama Jigmé Rinpoché nous présente des êtres ordinaires qui choisissent de se développer en pratiquant la bienveillance et la compassion. Leur attitude peut se résumer en 6 entraînements : la générosité (être avant tout au service des autres), l’attitude éthique (ne pas commettre d’actes néfastes), la patience (affronter les difficultés sans jamais abandonner), la méditation, l’effort joyeux (accomplir avec enthousiasme ce qui est bénéfique aux autres).
Le livre fini, je me lève, place aux travaux pratiques. Jean Pierre, pèlerin comme moi s’est tordu le genou hier et Isidor a trouvé une genouillère à l’auberge qu’il lui a gentiment offerte. Je propose un soin à J-P, car il arrive que mes mains soignent. Quand il m’expose son genou, c’est une de mes 2 genouillères que j’avais mises à sécher que je découvre ! Je lui fais le soin en me demandant si je vais lui dire ou pas, il a mal et en a besoin pour faire les 25 km qui nous attendent. Après quelques hésitations je finis par lui dire, il me rend la seconde et je lui propose de garder la première, je peux faire sans. Plus tard j’entends Manuel lui dire, mais si je te l’ai offerte moi, à présent elle t’appartient ! Je ris jaune et mesure le chemin qu’il me reste à accomplir pour devenir ce bodhisattva !
Nous avons Rdv à 8 h au bar pour le petit déjeuner. 8h05 le bar est fermé et il pleut. Mes camarades s’impatientent et quittent les lieux, ils ont choisi de longer la grande route aujourd’hui. Moi je préfère les chemins de terre même s’ils sont boueux.
Je pars de mon côté et eux du leur. Arrivé au village suivant je me dirige vers le premier bar, fermé, puis le deuxième fermé, il est 9h30 il fait froid, il pleut et je n’ai rien mangé ce matin. J’attends devant le second bar et là une fenêtre s’ouvre juste en face du bar. Une dame m’explique qu’il est fermé, je lui demande si elle s’est ou je peux prendre un café, elle me répond bougez pas je vous prépare un bon petit-déjeuner, installez-vous à l’abri sur la terrasse couverte du bar. Dix minutes plus tard, elle arrive avec un café au lait chaud, des tartines grillées, du beurre de la confiture maison et un large sourire. Je ne sais comment la remercier. Je déjeune à l’abri tandis qu’il pleut averse dehors. Le déjeuner terminé je décide de lui écrire un petit mot en lui laissant la médaille de la vierge du Puy en Velay et quelques pièces de monnaie. Elle se présente à moi tandis que je m’apprête à partir, me remercie pour la médaille et me rend mon argent.
Je reprends mon chemin et je sens une présence joyeuse qui m’entoure : Raphaël, Batiste et son grand père Yves, qui fut un second père pour moi, il y a même Cathou, une amie sarladaise partie trop vite ce printemps.
Le plus hardi du groupe se lance, c’est Raphaël : « Tu ne croyais tout de même pas qu’on allait te laisser marcher le ventre vide ! », les autres acquiescent ! « On est content de te retrouver enfin »
Faut dire que ces derniers jours, cherchant à acheter ma place dans ce groupe, je me suis un peu oublié, me forçant parfois (souvent) à faire comme les autres…
Là je retrouve ma liberté, je prends le temps de contempler la façon dont les mamans vaches s’occupent de leurs petits. Il pleut mais je suis bien sous la pluie, mes compagnons de l’invisible marchent avec moi.
Un peu plus tard, je rencontre Clément, 25 ans, parti de Berlin sur son vélo au mois d’avril, il revient de Santiago et se dirige tout comme Fleur hier vers le sud. A ma question « Qu’est-ce que ce chemin t’a le plus apporté ? » Il me répond : « Ici, je découvre que je peux accueillir et laisser venir mes émotions ». Nous restons ensemble un bon moment, je ne me sens plus tenu d’arriver à l’auberge avant 14h, pour aller déjeuner le menu du pèlerin avec mes petits camarades pélerins. J’ai retrouvé ma liberté et c’est bon. Je mesure au travers de cette expérience combien de fois par antidote à la solitude, j’ai pu acheter mon intégration dans le groupe. Aujourd’hui j’accueille ma solitude, c’est une douce compagne qui me permet de me sentir tellement proche de celles et ceux qui nous ont quittés. Mes pas sont joyeux et je découvre Salamanque avec émerveillement, une cité extraordinaire de dentelle de pierres taillées que je prendrai plaisir à arpenter demain, car je fais escale pour 2 nuits ici.
Isidor est rentré chez lui ce midi, JF continue de son côté demain matin en faisant une partie en bus, l’autre à pied.
Gracias à la vida
Oh là là quelle journée !
5h45 ce matin, je suis réveillé. Impossible de dormir plus longtemps dans cette auberge non chauffée. J’en profite pour terminer à la lueur de ma frontale le livre que j’ai amené : « Manuel des héros ordinaires, la voie des bodhisattva » dans lequel Lama Jigmé Rinpoché nous présente des êtres ordinaires qui choisissent de se développer en pratiquant la bienveillance et la compassion. Leur attitude peut se résumer en 6 entraînements : la générosité (être avant tout au service des autres), l’attitude éthique (ne pas commettre d’actes néfastes), la patience (affronter les difficultés sans jamais abandonner), la méditation, l’effort joyeux (accomplir avec enthousiasme ce qui est bénéfique aux autres).
Le livre fini, je me lève, place aux travaux pratiques. Jean Pierre, pèlerin comme moi s’est tordu le genou hier et Isidor a trouvé une genouillère à l’auberge qu’il lui a gentiment offerte. Je propose un soin à J-P, car il arrive que mes mains soignent. Quand il m’expose son genou, c’est une de mes 2 genouillères que j’avais mises à sécher que je découvre ! Je lui fais le soin en me demandant si je vais lui dire ou pas, il a mal et en a besoin pour faire les 25 km qui nous attendent. Après quelques hésitations je finis par lui dire, il me rend la seconde et je lui propose de garder la première, je peux faire sans. Plus tard j’entends Manuel lui dire, mais si je te l’ai offerte moi, à présent elle t’appartient ! Je ris jaune et mesure le chemin qu’il me reste à accomplir pour devenir ce bodhisattva !
Nous avons Rdv à 8 h au bar pour le petit déjeuner. 8h05 le bar est fermé et il pleut. Mes camarades s’impatientent et quittent les lieux, ils ont choisi de longer la grande route aujourd’hui. Moi je préfère les chemins de terre même s’ils sont boueux.
Je pars de mon côté et eux du leur. Arrivé au village suivant je me dirige vers le premier bar, fermé, puis le deuxième fermé, il est 9h30 il fait froid, il pleut et je n’ai rien mangé ce matin. J’attends devant le second bar et là une fenêtre s’ouvre juste en face du bar. Une dame m’explique qu’il est fermé, je lui demande si elle s’est ou je peux prendre un café, elle me répond bougez pas je vous prépare un bon petit-déjeuner, installez-vous à l’abri sur la terrasse couverte du bar. Dix minutes plus tard, elle arrive avec un café au lait chaud, des tartines grillées, du beurre de la confiture maison et un large sourire. Je ne sais comment la remercier. Je déjeune à l’abri tandis qu’il pleut averse dehors. Le déjeuner terminé je décide de lui écrire un petit mot en lui laissant la médaille de la vierge du Puy en Velay et quelques pièces de monnaie. Elle se présente à moi tandis que je m’apprête à partir, me remercie pour la médaille et me rend mon argent.
Je reprends mon chemin et je sens une présence joyeuse qui m’entoure : Raphaël, Batiste et son grand père Yves, qui fut un second père pour moi, il y a même Cathou, une amie sarladaise partie trop vite ce printemps.
Le plus hardi du groupe se lance, c’est Raphaël : « Tu ne croyais tout de même pas qu’on allait te laisser marcher le ventre vide ! », les autres acquiescent ! « On est content de te retrouver enfin »
Faut dire que ces derniers jours, cherchant à acheter ma place dans ce groupe, je me suis un peu oublié, me forçant parfois (souvent) à faire comme les autres…
Là je retrouve ma liberté, je prends le temps de contempler la façon dont les mamans vaches s’occupent de leurs petits. Il pleut mais je suis bien sous la pluie, mes compagnons de l’invisible marchent avec moi.
Un peu plus tard, je rencontre Clément, 25 ans, parti de Berlin sur son vélo au mois d’avril, il revient de Santiago et se dirige tout comme Fleur hier vers le sud. A ma question « Qu’est-ce que ce chemin t’a le plus apporté ? » Il me répond : « Ici, je découvre que je peux accueillir et laisser venir mes émotions ». Nous restons ensemble un bon moment, je ne me sens plus tenu d’arriver à l’auberge avant 14h, pour aller déjeuner le menu du pèlerin avec mes petits camarades pélerins. J’ai retrouvé ma liberté et c’est bon. Je mesure au travers de cette expérience combien de fois par antidote à la solitude, j’ai pu acheter mon intégration dans le groupe. Aujourd’hui j’accueille ma solitude, c’est une douce compagne qui me permet de me sentir tellement proche de celles et ceux qui nous ont quittés. Mes pas sont joyeux et je découvre Salamanque avec émerveillement, une cité extraordinaire de dentelle de pierres taillées que je prendrai plaisir à arpenter demain, car je fais escale pour 2 nuits ici.
Isidor est rentré chez lui ce midi, JF continue de son côté demain matin en faisant une partie en bus, l’autre à pied.
Gracias à la vida
• Jeudi 24 Novembre : Salamanca- Salamanca
Journée culturelle aujourd’hui, il y’a temps à voir à Salamanca.
Première visite aux cathédrales de Salamanque. Elles sont 2 côte à côte et source d’inspiration, jugez plutôt :
Le temps des cathédrales
Une lecture métaphorique de notre humanité nous révèle que nous sommes le fruit de 3 temps et que les 3 nous sont nécessaires.
Le premier, c’est le temps Historique, celui des événements, de nos héros présents ou passés car nous avons besoin de nous situer par rapport aux autres et au monde qui nous entoure. C’est le temps des médias qui nous distillent des informations en continue.
Le second est notre temps Biographique, il démarre avec notre naissance et finit à notre mort, il nous fait passer d’enfants à adultes, parfois parents, puis grands parents. C’est le temps où nous éprouvons parfois de la joie, de la tristesse, de la colère ou de la paix…
Le troisième se définit comme le Temps transcendental, c’est le plus compliqué à définir et à trouver parce que quand on pense l’avoir trouvé il nous file entre les doigts. Il requiert entraînement, effort, isolement du bruit ambiant. Il nous est indispensable car lui seul nous connecte au mystère de la vie et nous fait comprendre que nous ne sommes qu’une infinie partie de cet univers infini.
Les cathédrales sont ces 3 temps. Car elles sont vivantes, présentes, passées et futures. Elles sont silence, lumière, abri protecteur quand il pleut ou qu’il fait froid, elles sont musique. Elles sont maison de Dieu pour les hommes.
Après ce long moment passé dans cette maison de Dieu pour les hommes, mes pas m’ont amené vers l’antique Université de Salamanque, qui fut l’une des plus réputées d’Europe.
Puis au hasard des ruelles, je me suis retrouvé dans un amphithéâtre entouré d’étudiants qui présentaient leur projet à un concours pour sélectionner les actions les plus prometteuses pour un monde durable. Il était question de soutenabilité, de lutte contre le réchauffement climatique, de séquestration du carbone, de réduction des inégalités dans le monde. Un des projets qui m’a le plus marqué était portée par une jeune étudiante qui proposait d’aller dans les campagnes autour de Salamanque pour collecter toutes les façons de faire ancestrales qu’on considérerait aujourd’hui comme durables, respectueuses des Ecosysteme…, c’est tellement plein de bon sens ce qu’elle proposait et ça m’a fait chaud au cœur de voir qu’ici comme ailleurs des étudiants se mobilisent pour faire changer les choses.
Ce soir il y avait un débat sur un autre thème : concertation publique : démocratie ou manipulation. J’aurais aimé y aller mais ma vie de pèlerin m’amène à faire des choix car une grosse étape m’attend demain.
Je garderai un souvenir ému de cette ville où l’ancien et le moderne cohabitent avec beaucoup de grâce et de beauté.
Gracias à la vida et merci pour vos messages qui m’encouragent et m’accompagnent
Journée culturelle aujourd’hui, il y’a temps à voir à Salamanca.
Première visite aux cathédrales de Salamanque. Elles sont 2 côte à côte et source d’inspiration, jugez plutôt :
Le temps des cathédrales
Une lecture métaphorique de notre humanité nous révèle que nous sommes le fruit de 3 temps et que les 3 nous sont nécessaires.
Le premier, c’est le temps Historique, celui des événements, de nos héros présents ou passés car nous avons besoin de nous situer par rapport aux autres et au monde qui nous entoure. C’est le temps des médias qui nous distillent des informations en continue.
Le second est notre temps Biographique, il démarre avec notre naissance et finit à notre mort, il nous fait passer d’enfants à adultes, parfois parents, puis grands parents. C’est le temps où nous éprouvons parfois de la joie, de la tristesse, de la colère ou de la paix…
Le troisième se définit comme le Temps transcendental, c’est le plus compliqué à définir et à trouver parce que quand on pense l’avoir trouvé il nous file entre les doigts. Il requiert entraînement, effort, isolement du bruit ambiant. Il nous est indispensable car lui seul nous connecte au mystère de la vie et nous fait comprendre que nous ne sommes qu’une infinie partie de cet univers infini.
Les cathédrales sont ces 3 temps. Car elles sont vivantes, présentes, passées et futures. Elles sont silence, lumière, abri protecteur quand il pleut ou qu’il fait froid, elles sont musique. Elles sont maison de Dieu pour les hommes.
Après ce long moment passé dans cette maison de Dieu pour les hommes, mes pas m’ont amené vers l’antique Université de Salamanque, qui fut l’une des plus réputées d’Europe.
Puis au hasard des ruelles, je me suis retrouvé dans un amphithéâtre entouré d’étudiants qui présentaient leur projet à un concours pour sélectionner les actions les plus prometteuses pour un monde durable. Il était question de soutenabilité, de lutte contre le réchauffement climatique, de séquestration du carbone, de réduction des inégalités dans le monde. Un des projets qui m’a le plus marqué était portée par une jeune étudiante qui proposait d’aller dans les campagnes autour de Salamanque pour collecter toutes les façons de faire ancestrales qu’on considérerait aujourd’hui comme durables, respectueuses des Ecosysteme…, c’est tellement plein de bon sens ce qu’elle proposait et ça m’a fait chaud au cœur de voir qu’ici comme ailleurs des étudiants se mobilisent pour faire changer les choses.
Ce soir il y avait un débat sur un autre thème : concertation publique : démocratie ou manipulation. J’aurais aimé y aller mais ma vie de pèlerin m’amène à faire des choix car une grosse étape m’attend demain.
Je garderai un souvenir ému de cette ville où l’ancien et le moderne cohabitent avec beaucoup de grâce et de beauté.
Gracias à la vida et merci pour vos messages qui m’encouragent et m’accompagnent
• Vendredi 25 Novembre : Salamanca – El Cubo de la Sierra des Vino : 35 km
6h45 ce matin, Vincente l’hospitalier de l’auberge de Salamanque est déjà dans la cuisine, occupé à me préparer un café et des tartines grillées. C’est comme un père qui veille et anticipe pour nous faciliter le chemin.
Nous échangeons sur les chemins qu’il a fait, son engagement à Calcutta auprès de Mère Theresa et je quitte l’auberge vers 8h.
Un peu plus loin 4 jeunes étudiantes m’interpellent dans la rue : « Are you going to Compostelle ? » Nous échangeons quelques mots, bien qu’ayant marche déjà quelques jours sur le chemin, elles ne s’imaginent pas partir 1 mois et demi seules. Elles sont étudiantes en psychologie et la vie à Salamanque leur plaît beaucoup.
La sortie de Salamanque est comparable à toutes ces sorties de grandes villes, c’est des km de faubourg avant de retrouver la campagne. Une vaste plaine qu’on appelle Meseta et qui s’étend à perte de vue. Aujourd’hui, le chemin joue à cache-cache en longeant la plupart du temps l’autoroute.
J’avale mes 35 km en méditant au rythme de mes bâtons qui frappent le sol à intervalle régulier.
A 17h15, j’arrive enfin à l’auberge où un repas chaud m’attend dans quelques instants.
Gracias à la vida
6h45 ce matin, Vincente l’hospitalier de l’auberge de Salamanque est déjà dans la cuisine, occupé à me préparer un café et des tartines grillées. C’est comme un père qui veille et anticipe pour nous faciliter le chemin.
Nous échangeons sur les chemins qu’il a fait, son engagement à Calcutta auprès de Mère Theresa et je quitte l’auberge vers 8h.
Un peu plus loin 4 jeunes étudiantes m’interpellent dans la rue : « Are you going to Compostelle ? » Nous échangeons quelques mots, bien qu’ayant marche déjà quelques jours sur le chemin, elles ne s’imaginent pas partir 1 mois et demi seules. Elles sont étudiantes en psychologie et la vie à Salamanque leur plaît beaucoup.
La sortie de Salamanque est comparable à toutes ces sorties de grandes villes, c’est des km de faubourg avant de retrouver la campagne. Une vaste plaine qu’on appelle Meseta et qui s’étend à perte de vue. Aujourd’hui, le chemin joue à cache-cache en longeant la plupart du temps l’autoroute.
J’avale mes 35 km en méditant au rythme de mes bâtons qui frappent le sol à intervalle régulier.
A 17h15, j’arrive enfin à l’auberge où un repas chaud m’attend dans quelques instants.
Gracias à la vida
• Samedi 26 Novembre : El Cubo de la Tierra del Vino – Zamora : 32 km
Plus facile de vous parler des jolies étudiantes admiratives devant ces Km parcourus par ce pèlerin français que des vrais sujets !
Pour tout vous dire je suis arrivé épuisé après ces 35 km hier avec une très forte douleur qui allait du coup de pied gauche jusqu’au genou. Et de suite mon ami le mental m’a scénarisé le meilleur film possible : fini le chemin, dans 48h tu seras à la maison à SARLAT !
Un jour après je suis toujours là et en pleine forme malgré les 32 km parcourus aujourd’hui.
Certes il y a la poche de glace que j’ai mis hier au soir, le massage avec des huiles essentielles et le soin à distance de mon amie Catherine, mais il y a surtout cette prise de conscience qui s’est opérée en marchant. C’est comme si nos maux étaient là pour mettre en mots ce qui est là mais dont nous n’avons pas conscience.
Cette année, lors d’une formation j’ai rencontré Martine Compagnon, un patronyme qui lui va à ravir, elle est coach et conteuse et s’est beaucoup intéressé à une méthode d’accompagnement qui s’appelle les pratiques narratives. Pour résumer son apport, Martine nous dit que chacun de nous sommes le fruit à la fois de ce qu’on dit de nous et de ce que nous même racontons sur nous. C’est comme si nous avions plein de vêtements dans notre garde-robe, mais on choisit toujours le même ! Si j’ai l’étiquette du mal adroit, je prendrai tous les jours cette étiquette et me battrais quotidiennement avec ma maladresse. Vous voyez le truc !
Personnellement, j’ai découvert que la veste que je choisi tous les matins dans ma garde-robe est celle de l’imprévoyant, celui qui ne prévoit pas assez, n’anticipe pas suffisamment. Alors pour me corriger de ce que je pense être un défaut, j’emploie les grands moyens. Jugez plutôt !
Ayant eu les pieds mouillés il y a une semaine, je me suis commandé des chaussettes imperméables que j’ai fait livrer à Salamanque, non pas une paire, mes deux ! Me voilà donc avec 4 paires de chaussettes. J’ai aussi acheté une bombe d’imperméabilisant que je trimballe depuis 8 jours sans savoir si elle est efficace pour mes chaussures. Ayant failli manquer de nourriture à 2 reprises, je suis parti de Salamanque hier avec dans mon sac 3 bananes, 3 poires, 1 clémentine, 1 kaki, quelques tranches de saumon, 250 g de fromage, 2 boites de conserves de poissons, 1 pochette de galettes Walsa juste entamée, 1 paquet de galette de riz, 10 barres de céréales, alors qu’il me restait encore quelques amandes amenées de Sarlat… Ajoutons à cela que comme j’ai failli manquer d’eau un matin, j’ai rempli ma réserve de 2 litres totalement, alors que je savais qu’il y avait un village à 15 km et que je ne boirais pas ces 2 litres sur ces premiers km. Je peux rajouter à cela les 2 boites de pansements, la petite fiole de bétadine… Et que dire des vêtements en trop que j’ai emporté.
Bien sur chaque chose pris isolément ne pèse pas grand-chose, mais le tout cumulé fait qu’hier au soir j’étais épuisé par tant de charge.
Je sais par ailleurs que le sac d’un pèlerin ne doit pas dépasser 10% du poids de son corps, soit 7,5 kg me concernant. Je peux aussi vous faire un beau discours sur la symbolique de la surcharge du sac qui parle de tout ce que l’on trimballe dans notre vie et que nous avons besoin de laisser partir.
Tout ça je le sais, mais tant que je n’ai pas conscience de la veste que j’enfile tous les matins, rien ne changera.
Alors ce matin, j’ai décidé de revêtir la veste de la confiance. J’ai laissé ma bombe d’imperméabilisant à l’auberge, j’ai rempli à moitié ma poche d’eau en observant les points sur la carte ou je passais, j’ai décidé de ne rien acheter de plus tant que je n’aurais pas mangé ce que je porte sur le dos.
Et puis comment accueillir la providence dans ma vie, si je cherche en permanence la parade à tout ce qui pourrait éventuellement m’arriver. Isabella n’aurait pas pu m’amener ses lentilles si mon sac était plein, la dame de l’autre jour n’aurait pas pu m’offrir ce somptueux petit déjeuner, Isidor n’aurait pas pu me soigner mon ampoule. Je serai passer à côté de tant de belles rencontres si j’avais cherché à tout prévoir !
Ce maux d’hier est parti ce matin, il était là pour m’aider à changer de veste !
Amis lecteurs, quelles sont vos vestes préférées, celles que vous enfilez sans le savoir tous les matins ?
Ma marche aujourd’hui a été légère et joyeuse, plus j’avance, plus je résiste à l’envie de tout prendre en photos. Pour la première fois, j’ai osé m’assoir au zinc dans un bar et non pas sur une table seule dans mon coin. Et après de bons échanges, un client du bar m’a offert le café. Plus loin j’ai rencontré et échangé dans la rue avec des argentins qui m’ont fait goûter le maté qu’ils dégustaient. Je viens d’arriver dans une auberge ou les hospitalières sont italienne et argentine et suis en compagnie d’un couple de québécois qui après 7 chemins parcourus sont hospitaliers ici en Espagne un mois et demi par an. Déjà de beaux échanges et encore de très belles rencontres.
Gracias à la vida
Plus facile de vous parler des jolies étudiantes admiratives devant ces Km parcourus par ce pèlerin français que des vrais sujets !
Pour tout vous dire je suis arrivé épuisé après ces 35 km hier avec une très forte douleur qui allait du coup de pied gauche jusqu’au genou. Et de suite mon ami le mental m’a scénarisé le meilleur film possible : fini le chemin, dans 48h tu seras à la maison à SARLAT !
Un jour après je suis toujours là et en pleine forme malgré les 32 km parcourus aujourd’hui.
Certes il y a la poche de glace que j’ai mis hier au soir, le massage avec des huiles essentielles et le soin à distance de mon amie Catherine, mais il y a surtout cette prise de conscience qui s’est opérée en marchant. C’est comme si nos maux étaient là pour mettre en mots ce qui est là mais dont nous n’avons pas conscience.
Cette année, lors d’une formation j’ai rencontré Martine Compagnon, un patronyme qui lui va à ravir, elle est coach et conteuse et s’est beaucoup intéressé à une méthode d’accompagnement qui s’appelle les pratiques narratives. Pour résumer son apport, Martine nous dit que chacun de nous sommes le fruit à la fois de ce qu’on dit de nous et de ce que nous même racontons sur nous. C’est comme si nous avions plein de vêtements dans notre garde-robe, mais on choisit toujours le même ! Si j’ai l’étiquette du mal adroit, je prendrai tous les jours cette étiquette et me battrais quotidiennement avec ma maladresse. Vous voyez le truc !
Personnellement, j’ai découvert que la veste que je choisi tous les matins dans ma garde-robe est celle de l’imprévoyant, celui qui ne prévoit pas assez, n’anticipe pas suffisamment. Alors pour me corriger de ce que je pense être un défaut, j’emploie les grands moyens. Jugez plutôt !
Ayant eu les pieds mouillés il y a une semaine, je me suis commandé des chaussettes imperméables que j’ai fait livrer à Salamanque, non pas une paire, mes deux ! Me voilà donc avec 4 paires de chaussettes. J’ai aussi acheté une bombe d’imperméabilisant que je trimballe depuis 8 jours sans savoir si elle est efficace pour mes chaussures. Ayant failli manquer de nourriture à 2 reprises, je suis parti de Salamanque hier avec dans mon sac 3 bananes, 3 poires, 1 clémentine, 1 kaki, quelques tranches de saumon, 250 g de fromage, 2 boites de conserves de poissons, 1 pochette de galettes Walsa juste entamée, 1 paquet de galette de riz, 10 barres de céréales, alors qu’il me restait encore quelques amandes amenées de Sarlat… Ajoutons à cela que comme j’ai failli manquer d’eau un matin, j’ai rempli ma réserve de 2 litres totalement, alors que je savais qu’il y avait un village à 15 km et que je ne boirais pas ces 2 litres sur ces premiers km. Je peux rajouter à cela les 2 boites de pansements, la petite fiole de bétadine… Et que dire des vêtements en trop que j’ai emporté.
Bien sur chaque chose pris isolément ne pèse pas grand-chose, mais le tout cumulé fait qu’hier au soir j’étais épuisé par tant de charge.
Je sais par ailleurs que le sac d’un pèlerin ne doit pas dépasser 10% du poids de son corps, soit 7,5 kg me concernant. Je peux aussi vous faire un beau discours sur la symbolique de la surcharge du sac qui parle de tout ce que l’on trimballe dans notre vie et que nous avons besoin de laisser partir.
Tout ça je le sais, mais tant que je n’ai pas conscience de la veste que j’enfile tous les matins, rien ne changera.
Alors ce matin, j’ai décidé de revêtir la veste de la confiance. J’ai laissé ma bombe d’imperméabilisant à l’auberge, j’ai rempli à moitié ma poche d’eau en observant les points sur la carte ou je passais, j’ai décidé de ne rien acheter de plus tant que je n’aurais pas mangé ce que je porte sur le dos.
Et puis comment accueillir la providence dans ma vie, si je cherche en permanence la parade à tout ce qui pourrait éventuellement m’arriver. Isabella n’aurait pas pu m’amener ses lentilles si mon sac était plein, la dame de l’autre jour n’aurait pas pu m’offrir ce somptueux petit déjeuner, Isidor n’aurait pas pu me soigner mon ampoule. Je serai passer à côté de tant de belles rencontres si j’avais cherché à tout prévoir !
Ce maux d’hier est parti ce matin, il était là pour m’aider à changer de veste !
Amis lecteurs, quelles sont vos vestes préférées, celles que vous enfilez sans le savoir tous les matins ?
Ma marche aujourd’hui a été légère et joyeuse, plus j’avance, plus je résiste à l’envie de tout prendre en photos. Pour la première fois, j’ai osé m’assoir au zinc dans un bar et non pas sur une table seule dans mon coin. Et après de bons échanges, un client du bar m’a offert le café. Plus loin j’ai rencontré et échangé dans la rue avec des argentins qui m’ont fait goûter le maté qu’ils dégustaient. Je viens d’arriver dans une auberge ou les hospitalières sont italienne et argentine et suis en compagnie d’un couple de québécois qui après 7 chemins parcourus sont hospitaliers ici en Espagne un mois et demi par an. Déjà de beaux échanges et encore de très belles rencontres.
Gracias à la vida
• Mercredi 30 Novembre : Tamara – Olleros de Tera: 35 km
Ce soir je me suis offert une casa rural avec une chambre chaude et une machine à laver pour 25€. Quelques soient ses revenus, le pèlerin a toujours tendance à choisir les hébergements les moins chers, que ce soit en France ou en Espagne. Et faut dire qu’en Espagne à 6€ la nuit, c’est dur d’être concurrentiel quand on est un hébergeur privé.
J’ai marché plusieurs jours depuis mon dernier post et ces journées ont été marquées par un chemin intérieur de réconciliation. Non pas que je sois en guerre avec qui que ce soit, mais cette marche m’amène clarté et envie de réconciliation avec celles et ceux avec qui les relations ont pu être difficiles. J’ai donc pris ma plus belle plume pour leur écrire ce que m’inspirait ce chemin…
Vous vous rappelez de mon histoire de veste !
Figurez-vous que j’ai cheminé durant 3 jours environ avec un adorable couple de québécois, 41 ans de vie commune et toujours autant de tendresse. Ils respiraient l’amour et c’était beau à voir.
Un matin au petit déjeuner, je leur prépare la surprise d’une table dressée avec dosettes de café, barres de céréales, fruits secs et ils arrivent à table en me disant tous les 2 : tu es quelqu’un de drôlement prévoyant ! Avoir tout ça avec toi dans ton sac, tu anticipes bien les choses…
Pour Martine Compagnon, ce qui nous fait changer de veste, c’est justement d’avoir des témoins qui nous disent, preuve à l’appui que nous ne sommes pas ce à quoi nous nous sommes identifiés. Étrange coïncidence !
Hier matin, j’ai quitté la Via de la Plata, pour prendre le chemin Sanabres. Les chemins sont comme des rivières ou des fleuves, ils se jettent les uns dans les autres ou donnent naissance à des affluents. Le Sanabres est un de ces affluents qui quitte la via de la Plata qui elle-même se jette un peu plus haut dans le fameux Camino Frances emprunté chaque année par plus de 200 000 pèlerins.
Les villages traversés sont de moins en moins peuplés et de plus en plus pauvres, le ciel est chargé de nuages avec quelques journées ensoleillés mais froides. Le plus difficile reste la nuit dans les auberges municipales où je compte les heures en attendant le lever du soleil qui me permettra de me réchauffer un peu en marchant. Pour autant oserais-je me plaindre, moi qui marche pour mon seul plaisir, quand tant d’autres le font par obligation. Je pense à ces réfugiés qui fuient les guerres, les famines, les conséquences du réchauffement climatique. A l’inverse de moi, ils n’ont souvent pas de quoi s’offrir une auberge ou un repas chaud tous les jours.
Hier je me suis arrêté dans un « donativo ». Un « donativo » est une auberge qui fonctionne suivant le principe du don, chacun est invité à payer en conscience en fonction de ses moyens et de ce qui lui semble juste au regard de la prestation fournie. De nos jours, que ce soit en France ou en Espagne, beaucoup de pèlerins confondent « donativo » et gratuité et le nombre de « donativo » diminuent d’années en années.
J’ai donc été accueilli par José qui après m’avoir expliqué les quelques règles de la maison et offert un thé que je n’ai pas eu le temps de finir m’a amené au dortoir, une pièce non chauffée dans laquelle un minuscule radiateur tentait d’offrir ce qu’il pouvait de chaleur dans un rayon de 50 cm. Rdv pour le dîner à 20h. Accueil plutôt mitigé, je voyais déjà mon mental aux commandes, à classer, à juger…, tu n’as même pas pu finir ton thé, tu lui as demandé pour laver ton linge et il t’a envoyé le laver dehors alors qu’il a une machine à laver ….
19h30, il vient frapper à ma porte, le repas est prêt. J’entre dans la salle sur l’air du boléro de Ravel. Je découvre une table dressée avec un seul couvert. Il va me regarder manger. Il me sert une soupe castillane préparée maison, que je termine en faisant « chabro », puis un ragoût de champignon et légumes délicieux.
A la fin du repas, il m’amène ses livres et je découvre qu’il a publié pas loin de 10 ouvrages sur les chemins de Compostelle et des recueils de photo de lever de soleil agrémenté de citations dont il a le secret. Ce matin, je voulais prendre en photos quelques-unes de ses photos dans un de ses livres et je n’ai pas osées. Une fois dehors, un magnifique lever de soleil m’attendait . Je le quitte après lui avoir commandé 3 recueils de photos et je laisse 30€ dans la petite boîte pour que vivent les « donativo » !
Gracias à la vida
Ce soir je me suis offert une casa rural avec une chambre chaude et une machine à laver pour 25€. Quelques soient ses revenus, le pèlerin a toujours tendance à choisir les hébergements les moins chers, que ce soit en France ou en Espagne. Et faut dire qu’en Espagne à 6€ la nuit, c’est dur d’être concurrentiel quand on est un hébergeur privé.
J’ai marché plusieurs jours depuis mon dernier post et ces journées ont été marquées par un chemin intérieur de réconciliation. Non pas que je sois en guerre avec qui que ce soit, mais cette marche m’amène clarté et envie de réconciliation avec celles et ceux avec qui les relations ont pu être difficiles. J’ai donc pris ma plus belle plume pour leur écrire ce que m’inspirait ce chemin…
Vous vous rappelez de mon histoire de veste !
Figurez-vous que j’ai cheminé durant 3 jours environ avec un adorable couple de québécois, 41 ans de vie commune et toujours autant de tendresse. Ils respiraient l’amour et c’était beau à voir.
Un matin au petit déjeuner, je leur prépare la surprise d’une table dressée avec dosettes de café, barres de céréales, fruits secs et ils arrivent à table en me disant tous les 2 : tu es quelqu’un de drôlement prévoyant ! Avoir tout ça avec toi dans ton sac, tu anticipes bien les choses…
Pour Martine Compagnon, ce qui nous fait changer de veste, c’est justement d’avoir des témoins qui nous disent, preuve à l’appui que nous ne sommes pas ce à quoi nous nous sommes identifiés. Étrange coïncidence !
Hier matin, j’ai quitté la Via de la Plata, pour prendre le chemin Sanabres. Les chemins sont comme des rivières ou des fleuves, ils se jettent les uns dans les autres ou donnent naissance à des affluents. Le Sanabres est un de ces affluents qui quitte la via de la Plata qui elle-même se jette un peu plus haut dans le fameux Camino Frances emprunté chaque année par plus de 200 000 pèlerins.
Les villages traversés sont de moins en moins peuplés et de plus en plus pauvres, le ciel est chargé de nuages avec quelques journées ensoleillés mais froides. Le plus difficile reste la nuit dans les auberges municipales où je compte les heures en attendant le lever du soleil qui me permettra de me réchauffer un peu en marchant. Pour autant oserais-je me plaindre, moi qui marche pour mon seul plaisir, quand tant d’autres le font par obligation. Je pense à ces réfugiés qui fuient les guerres, les famines, les conséquences du réchauffement climatique. A l’inverse de moi, ils n’ont souvent pas de quoi s’offrir une auberge ou un repas chaud tous les jours.
Hier je me suis arrêté dans un « donativo ». Un « donativo » est une auberge qui fonctionne suivant le principe du don, chacun est invité à payer en conscience en fonction de ses moyens et de ce qui lui semble juste au regard de la prestation fournie. De nos jours, que ce soit en France ou en Espagne, beaucoup de pèlerins confondent « donativo » et gratuité et le nombre de « donativo » diminuent d’années en années.
J’ai donc été accueilli par José qui après m’avoir expliqué les quelques règles de la maison et offert un thé que je n’ai pas eu le temps de finir m’a amené au dortoir, une pièce non chauffée dans laquelle un minuscule radiateur tentait d’offrir ce qu’il pouvait de chaleur dans un rayon de 50 cm. Rdv pour le dîner à 20h. Accueil plutôt mitigé, je voyais déjà mon mental aux commandes, à classer, à juger…, tu n’as même pas pu finir ton thé, tu lui as demandé pour laver ton linge et il t’a envoyé le laver dehors alors qu’il a une machine à laver ….
19h30, il vient frapper à ma porte, le repas est prêt. J’entre dans la salle sur l’air du boléro de Ravel. Je découvre une table dressée avec un seul couvert. Il va me regarder manger. Il me sert une soupe castillane préparée maison, que je termine en faisant « chabro », puis un ragoût de champignon et légumes délicieux.
A la fin du repas, il m’amène ses livres et je découvre qu’il a publié pas loin de 10 ouvrages sur les chemins de Compostelle et des recueils de photo de lever de soleil agrémenté de citations dont il a le secret. Ce matin, je voulais prendre en photos quelques-unes de ses photos dans un de ses livres et je n’ai pas osées. Une fois dehors, un magnifique lever de soleil m’attendait . Je le quitte après lui avoir commandé 3 recueils de photos et je laisse 30€ dans la petite boîte pour que vivent les « donativo » !
Gracias à la vida
• Jeudi 1er Décembre : Olleros de Terra – Mombuey : 23 km
Très belle journée de marche sous un soleil printanier.
Un peu frais au réveil (-1) mais très vite le soleil est venu me réchauffer. Étape assez courte (23 km) marquée par une rencontre avec une famille de missionnaire anglican, originaires d’Afrique du Sud, qui après avoir travaillé en Afrique centrale, en Zambie et en Inde, ont fait le chemin vers Santiago et ont décidé de s’installer dans un minuscule village où ils ont retapé une maison abandonnée qui sert d’accueil pour pèlerins.
Il entame l’échange en anglais mais me sentant plus à l’aise avec l’espagnol, nous poursuivons dans la langue du pays. Je le vois qui boite et marche avec une canne, il m’explique qu’il est tombé du toit et s’est fracturé la jambe cet été en luttant contre les flammes qui encerclaient sa maison. Effectivement la végétation tout autour est encore calcinée. Y’a pas qu’en France que les incendies ont fait rage l’été dernier !
Nous parlons beaucoup de religion et de spiritualité et faisons le même constat avec des mots différents. L’accès à la source, la lumière, le divin, Dieu pour ne pas le nommer se fait davantage aujourd’hui par d’autres canaux que les églises, devenues moribondes. Il me dit qu’en Angleterre où vit une de ses filles, il ne reste réellement que 2% d’anglicans ! Que dire de la fréquentation de nos églises en France ? Idem en Espagne où je n’ai vu que des têtes grises à chaque passage ! Pour lui la foi est quelque chose qui se vit de l’intérieur et qui ne se réduit pas à la récitation de formules toutes prêtes. Je lui parle de mes découvertes bouddhiques et de la vie des bodhisattvas qui cherchent à cultiver avant tout une clarté d’esprit afin de se détacher de la souffrance en cultivant une paix intérieure faite de bienveillance et de compassion, au service des autres.
Je le quitte vers midi, il me reste encore 16km à parcourir. En marchant je ressens tellement de joie et je m’émerveille devant tant de beauté sur mon chemin. C’est aussi cela la grâce, la rencontre avec le Tout Puissant, se laisser toucher et ressentir des vagues de joie et de gratitude
Gracias à la vida
Très belle journée de marche sous un soleil printanier.
Un peu frais au réveil (-1) mais très vite le soleil est venu me réchauffer. Étape assez courte (23 km) marquée par une rencontre avec une famille de missionnaire anglican, originaires d’Afrique du Sud, qui après avoir travaillé en Afrique centrale, en Zambie et en Inde, ont fait le chemin vers Santiago et ont décidé de s’installer dans un minuscule village où ils ont retapé une maison abandonnée qui sert d’accueil pour pèlerins.
Il entame l’échange en anglais mais me sentant plus à l’aise avec l’espagnol, nous poursuivons dans la langue du pays. Je le vois qui boite et marche avec une canne, il m’explique qu’il est tombé du toit et s’est fracturé la jambe cet été en luttant contre les flammes qui encerclaient sa maison. Effectivement la végétation tout autour est encore calcinée. Y’a pas qu’en France que les incendies ont fait rage l’été dernier !
Nous parlons beaucoup de religion et de spiritualité et faisons le même constat avec des mots différents. L’accès à la source, la lumière, le divin, Dieu pour ne pas le nommer se fait davantage aujourd’hui par d’autres canaux que les églises, devenues moribondes. Il me dit qu’en Angleterre où vit une de ses filles, il ne reste réellement que 2% d’anglicans ! Que dire de la fréquentation de nos églises en France ? Idem en Espagne où je n’ai vu que des têtes grises à chaque passage ! Pour lui la foi est quelque chose qui se vit de l’intérieur et qui ne se réduit pas à la récitation de formules toutes prêtes. Je lui parle de mes découvertes bouddhiques et de la vie des bodhisattvas qui cherchent à cultiver avant tout une clarté d’esprit afin de se détacher de la souffrance en cultivant une paix intérieure faite de bienveillance et de compassion, au service des autres.
Je le quitte vers midi, il me reste encore 16km à parcourir. En marchant je ressens tellement de joie et je m’émerveille devant tant de beauté sur mon chemin. C’est aussi cela la grâce, la rencontre avec le Tout Puissant, se laisser toucher et ressentir des vagues de joie et de gratitude
Gracias à la vida
• Vendredi 2 Décembre : Mombuey – Puebla de Sanabria : 32 km
Grosse étape aujourd’hui, parti de nuit à 7h30, je suis arrivé à 15h30 après 32 km. La seule option était de m’arrêter après 15 km vers 11h15, un peu tôt tout de même !
Il faisait (-3°) ce matin et c’est là que ma seconde paire de chaussettes imperméables m’a servi de « mitaines « (moufle) comme disent nos amis québécois.
Des nouvelles de Martine la Pèlerine, elle est rentrée chez elle sa douleur au pied ne s’étant pas résorbée….
Le Chemin n’est pas une potion magique 🧙♀️ !
Martine a pris le chemin à Séville début novembre, voulant fuir une situation familiale tendue et compliquée. J’achète ma tranquillité en faisant à la place de mon mari me confiait-elle lors de notre premier échange. Et pour sûr, je l’ai vu téléphoner à Orange depuis l’auberge à Caceres, car son mari n’avait plus la télévision !
Ce chemin a mis sur pause, cette relation difficile à vivre au quotidien où l’amour et la complicité passés ont laissé place à un climat de reproches permanent.
C’était rigolo de voir comme quotidiennement Martine nous parlait de la Providence qu’elle croisait sur ce Chemin. Pour autant de retour à la maison, l’atterrissage semble difficile. Certes la télé remarche, mais le lien ne s’est pas recréé pour autant ! C’est comme si tout ça n’avait été qu’une pause en attendant la prochaine escapade. Je lui ai donc écrit hier en lui souhaitant un bon retour en espérant que cette même Providence, si elle lui laisse une place, puisse l’aider à clarifier / renouer / apaiser la relation avec son mari !
Nous sommes un tout et il n’y a pas des choses possibles sur le Chemin, qui ne le seraient pas ailleurs !
Il y a d’ailleurs un très beau proverbe qui nous dit : « L’essentiel ce n’est pas le but, mais le Chemin » En clair ce n’est pas d’arriver à Compostelle qui compte, mais c’est ce que ce cheminement a fait émerger en nous, en quoi sommes-nous différents. Quels ont été nos prises de consciences, nos chemins intérieurs de paix, de réconciliation, d’amour, de partage, nos envies de reconnexion, de clarification…. En quoi ce chemin nous a ouvert, comment nous a t’il permis de mieux nous connecter à nous-même et aux autres, nous a permis de mieux prendre en compte nos propres besoins et ceux des autres.
Appliqué à nos vies toutes entières, ce proverbe nous invite à regarder comment ce que nous vivons instant après instant nous transforme, nous rend plus humain, plus proche les uns des autres, le but n’étant pas d’arriver au terme de nos existences uniquement en bonne santé physique et matérielle, mais bien de nous aider à ouvrir un peu plus notre cœur. L’essentiel c’est le Chemin.
Ça tombe bien puisqu’il me reste encore 250 km jusqu’à Compostelle, j’ai encore de quoi méditer durant ces longues marches quotidiennes.
Grosse étape aujourd’hui, parti de nuit à 7h30, je suis arrivé à 15h30 après 32 km. La seule option était de m’arrêter après 15 km vers 11h15, un peu tôt tout de même !
Il faisait (-3°) ce matin et c’est là que ma seconde paire de chaussettes imperméables m’a servi de « mitaines « (moufle) comme disent nos amis québécois.
Des nouvelles de Martine la Pèlerine, elle est rentrée chez elle sa douleur au pied ne s’étant pas résorbée….
Le Chemin n’est pas une potion magique 🧙♀️ !
Martine a pris le chemin à Séville début novembre, voulant fuir une situation familiale tendue et compliquée. J’achète ma tranquillité en faisant à la place de mon mari me confiait-elle lors de notre premier échange. Et pour sûr, je l’ai vu téléphoner à Orange depuis l’auberge à Caceres, car son mari n’avait plus la télévision !
Ce chemin a mis sur pause, cette relation difficile à vivre au quotidien où l’amour et la complicité passés ont laissé place à un climat de reproches permanent.
C’était rigolo de voir comme quotidiennement Martine nous parlait de la Providence qu’elle croisait sur ce Chemin. Pour autant de retour à la maison, l’atterrissage semble difficile. Certes la télé remarche, mais le lien ne s’est pas recréé pour autant ! C’est comme si tout ça n’avait été qu’une pause en attendant la prochaine escapade. Je lui ai donc écrit hier en lui souhaitant un bon retour en espérant que cette même Providence, si elle lui laisse une place, puisse l’aider à clarifier / renouer / apaiser la relation avec son mari !
Nous sommes un tout et il n’y a pas des choses possibles sur le Chemin, qui ne le seraient pas ailleurs !
Il y a d’ailleurs un très beau proverbe qui nous dit : « L’essentiel ce n’est pas le but, mais le Chemin » En clair ce n’est pas d’arriver à Compostelle qui compte, mais c’est ce que ce cheminement a fait émerger en nous, en quoi sommes-nous différents. Quels ont été nos prises de consciences, nos chemins intérieurs de paix, de réconciliation, d’amour, de partage, nos envies de reconnexion, de clarification…. En quoi ce chemin nous a ouvert, comment nous a t’il permis de mieux nous connecter à nous-même et aux autres, nous a permis de mieux prendre en compte nos propres besoins et ceux des autres.
Appliqué à nos vies toutes entières, ce proverbe nous invite à regarder comment ce que nous vivons instant après instant nous transforme, nous rend plus humain, plus proche les uns des autres, le but n’étant pas d’arriver au terme de nos existences uniquement en bonne santé physique et matérielle, mais bien de nous aider à ouvrir un peu plus notre cœur. L’essentiel c’est le Chemin.
Ça tombe bien puisqu’il me reste encore 250 km jusqu’à Compostelle, j’ai encore de quoi méditer durant ces longues marches quotidiennes.
Dimanche 4 Décembre : Lubian – A gudina : 26 km
Encore une grosse journée de marche hier (30 km) dans les montagnes cette fois avec un passage à 1300 m. Il fait beau mais froid. J’ai découvert que le tuyau d’alimentation de ma poche à eau pouvait geler à ces altitudes. La marche se fait plus lente à cause d’une douleur au tibia droit. Bizarre ! Y’a pourtant pas de muscle à cet endroit !
Hier j’ai croisé une seule personne en dehors des gérants de bar où je me suis arrêté et je me suis égaré plusieurs fois, le chemin étant beaucoup moins bien balisé. Et parfois, il y’a tellement d’eau sur le chemin qu’il faut étudier comment se frayer un passage sans se mouiller les pieds. La douleur physique fait partie du chemin, elle nous aide à relativiser et nous fait ralentir pour aller plus en profondeur. J’ai alterné hier des moments joyeux et des moments plus ternes comme dans ce tunnel routier que j’ai traversé. Certainement que c’est pour mieux voir le soleil ensuite !
En fouillant dans ma poche au gîte hier soir, j’ai retrouvé cette petite carte tirée au sort j’ai José Almeida, cet hébergeur écrivain et photographe, voici ce qu’elle dit :
« Quel que soit le moment de la journée, c’est toujours le meilleur, pour une bonne parole, un bon geste, une caresse, une bonne action. En définitive pour montrer aux autres comment nous sommes réellement »
Sur ce, je vous souhaite le meilleur et profitez de chaque instant…
Gracias à la vida
Encore une grosse journée de marche hier (30 km) dans les montagnes cette fois avec un passage à 1300 m. Il fait beau mais froid. J’ai découvert que le tuyau d’alimentation de ma poche à eau pouvait geler à ces altitudes. La marche se fait plus lente à cause d’une douleur au tibia droit. Bizarre ! Y’a pourtant pas de muscle à cet endroit !
Hier j’ai croisé une seule personne en dehors des gérants de bar où je me suis arrêté et je me suis égaré plusieurs fois, le chemin étant beaucoup moins bien balisé. Et parfois, il y’a tellement d’eau sur le chemin qu’il faut étudier comment se frayer un passage sans se mouiller les pieds. La douleur physique fait partie du chemin, elle nous aide à relativiser et nous fait ralentir pour aller plus en profondeur. J’ai alterné hier des moments joyeux et des moments plus ternes comme dans ce tunnel routier que j’ai traversé. Certainement que c’est pour mieux voir le soleil ensuite !
En fouillant dans ma poche au gîte hier soir, j’ai retrouvé cette petite carte tirée au sort j’ai José Almeida, cet hébergeur écrivain et photographe, voici ce qu’elle dit :
« Quel que soit le moment de la journée, c’est toujours le meilleur, pour une bonne parole, un bon geste, une caresse, une bonne action. En définitive pour montrer aux autres comment nous sommes réellement »
Sur ce, je vous souhaite le meilleur et profitez de chaque instant…
Gracias à la vida
Lundi 5 Décembre : A gutina – A gutina
Le pèlerin est à l’arrêt aujourd’hui.
Petite visite au centre médical pour obtenir un certificat permettant de rester une seconde nuit dans l’auberge et ça y est, je vais pouvoir reposer mon tibia qui continue de me faire mal dans les descentes. La médecin que j’ai vu ce matin était morte de rire 😆. Elle a dù voir des tibias comme le mien un paquet de fois ! Elle s’est contentée de l’observer de loin avec un large sourire.
Hier, c’était l’arrivée en Galice, la Galice c’est un peu la terre promise pour les pèlerins, c’est la terre du grand St Jacques qui nous a fait marcher depuis parfois très longtemps. C’est en Galice que les différents chemins convergent vers Compostelle. Ça sent bon la réunification, la réunion des parts de soi explorées durant cette marche. L’alchimie de la transformation intérieure se cristallise en Galice. C’est l’éveil aux changements futurs. C’est comme si tous ces km avaient été comme une longue gestation, ça y est le nouveau-né (le « re-né ») va bientôt sortir. La mue se termine doucement.
Hier ce fut encore une belle journée par les paysages époustouflants dans des régions de montagne très reculées. Il y a eu certes quelques douleurs et des moments d’émotion quand je me suis retrouvé au milieu de nulle part sans aucune trace du chemin. Heureusement mon GPS et la Providence m’ont ramené sur le bon chemin. J’utilise Mapy.cz (merci Romain) et c’est super pratique pour se retrouver.
J’ai été accueilli hier au soir par une hospitalière adorable qui m’a dit : « ma raison d’être ici, c’est de vous venir en aide à vous pèlerin », sûr qu’elle aimait ce qu’elle faisait !
Hier en marchant me revenait cette chanson de Céline Dion, écrite par JJ Goldman : « S’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer, si l’on changeait les choses un peu, rien qu’en aimant donner ! Je ferai de ce monde un rêve, une éternité ! »
Je trouve ces paroles magnifiques, tout est dit, aimer donner…, aimer offrir la meilleure version de soi. C’est pour moi un hymne à la vie. Je vote pour qu’elle devienne un hymne universel, on a bien un hymne européen !
Merci pour vos messages de soutien, vos petits signes qui sont des éléments précieux pour continuer ce chemin malgré le vent, le froid et la douleur par moment. Vous êtes ma communauté de soutien. C’est Dominic Barter,
un anglais vivant au Brésil depuis de nombreuses années et qui a créé ce qu’il appelle les Cercles Restauratifs, qui parle très bien de cette notion de communauté de soutien. Nous pouvons agir seul, mais nous sommes tellement plus forts quand d’autres, même à distance sont avec nous quand nous entreprenons les choses… Je vous invite si ça vous intéresse à aller visiter ce qu’il fait via ces cercles, c’est fantastique ! Sur qu’il aime avec un cœur 💓 gros comme ça. C’est un diffuseur d’amour cet homme !
Gracias à la vida et merci mon tibia qui me fait m’arrêter un peu (lol) !
Le pèlerin est à l’arrêt aujourd’hui.
Petite visite au centre médical pour obtenir un certificat permettant de rester une seconde nuit dans l’auberge et ça y est, je vais pouvoir reposer mon tibia qui continue de me faire mal dans les descentes. La médecin que j’ai vu ce matin était morte de rire 😆. Elle a dù voir des tibias comme le mien un paquet de fois ! Elle s’est contentée de l’observer de loin avec un large sourire.
Hier, c’était l’arrivée en Galice, la Galice c’est un peu la terre promise pour les pèlerins, c’est la terre du grand St Jacques qui nous a fait marcher depuis parfois très longtemps. C’est en Galice que les différents chemins convergent vers Compostelle. Ça sent bon la réunification, la réunion des parts de soi explorées durant cette marche. L’alchimie de la transformation intérieure se cristallise en Galice. C’est l’éveil aux changements futurs. C’est comme si tous ces km avaient été comme une longue gestation, ça y est le nouveau-né (le « re-né ») va bientôt sortir. La mue se termine doucement.
Hier ce fut encore une belle journée par les paysages époustouflants dans des régions de montagne très reculées. Il y a eu certes quelques douleurs et des moments d’émotion quand je me suis retrouvé au milieu de nulle part sans aucune trace du chemin. Heureusement mon GPS et la Providence m’ont ramené sur le bon chemin. J’utilise Mapy.cz (merci Romain) et c’est super pratique pour se retrouver.
J’ai été accueilli hier au soir par une hospitalière adorable qui m’a dit : « ma raison d’être ici, c’est de vous venir en aide à vous pèlerin », sûr qu’elle aimait ce qu’elle faisait !
Hier en marchant me revenait cette chanson de Céline Dion, écrite par JJ Goldman : « S’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer, si l’on changeait les choses un peu, rien qu’en aimant donner ! Je ferai de ce monde un rêve, une éternité ! »
Je trouve ces paroles magnifiques, tout est dit, aimer donner…, aimer offrir la meilleure version de soi. C’est pour moi un hymne à la vie. Je vote pour qu’elle devienne un hymne universel, on a bien un hymne européen !
Merci pour vos messages de soutien, vos petits signes qui sont des éléments précieux pour continuer ce chemin malgré le vent, le froid et la douleur par moment. Vous êtes ma communauté de soutien. C’est Dominic Barter,
un anglais vivant au Brésil depuis de nombreuses années et qui a créé ce qu’il appelle les Cercles Restauratifs, qui parle très bien de cette notion de communauté de soutien. Nous pouvons agir seul, mais nous sommes tellement plus forts quand d’autres, même à distance sont avec nous quand nous entreprenons les choses… Je vous invite si ça vous intéresse à aller visiter ce qu’il fait via ces cercles, c’est fantastique ! Sur qu’il aime avec un cœur 💓 gros comme ça. C’est un diffuseur d’amour cet homme !
Gracias à la vida et merci mon tibia qui me fait m’arrêter un peu (lol) !
Jeudi 8 Décembre : Albergueria – Ambia : 26 km
Me revoilà…, ça fait 3 jours que j’ai repris ma marche et Compostelle est à présent à 130 km. Le premier jour fut facile, certes sous la pluie, mais ça s’est bien passé avec entre-autre cette belle rencontre avec cette famille réunie autour de la transformation des cochons qu’ils venaient de tuer. Y’avait des mètres de chorizo en préparation. Même si j’ai choisi de ne plus manger de viande, j’ai apprécié le café offert et la gaîté qui émanait de leur collaboration.
Le jour suivant avait bien débuté, mais la montée vers Albergueria fut très difficile. Le tibia de nouveau me faisait beaucoup souffrir. Arrivé à l’auberge, le chauffage ne marchait pas et le bar était fermé. J’ai de suite vu comment mon mental a scénarisé la suite : « C’est dégueulasse, il m’avait pourtant dit hier au téléphone qu’il y aurait du chauffage …, on ne peut pas faire confiance… », la bienveillance et l’acceptation sans jugement est un long chemin… Trop froid pour prendre une douche. Je me suis emmitouflé entre 3 couvertures pour dormir un peu. Deux heures plus tard, je sors pour essayer de trouver un autre lieu pour dormir et je vois que le bar est ouvert. J’y rentre et un gars très gentil me dit, je vais venir vous allumer le chauffage à l’auberge ! Dire qu’il faisait une chaleur à crever serait exagéré, mais au moins j’ai pu dormir suffisamment pour reprendre le chemin ce matin. Et ce matin, le gars d’hier m’a accueilli sur une musique de Brel, dans ce lieu insolite où il y a autant de coquilles accrochées aux murs et au plafond, que de pèlerins qui sont passés par là ! Cette musique m’a mis en joie dès le matin !
Cette 3ème journée fut plus facile, j’ai croisé un couple de pèlerins italiens et ce soir, nous sommes 6 à l’auberge dont un français, parti de Bordeaux le 20 septembre et qui se dirige vers Séville….
Gracias à la vida
Me revoilà…, ça fait 3 jours que j’ai repris ma marche et Compostelle est à présent à 130 km. Le premier jour fut facile, certes sous la pluie, mais ça s’est bien passé avec entre-autre cette belle rencontre avec cette famille réunie autour de la transformation des cochons qu’ils venaient de tuer. Y’avait des mètres de chorizo en préparation. Même si j’ai choisi de ne plus manger de viande, j’ai apprécié le café offert et la gaîté qui émanait de leur collaboration.
Le jour suivant avait bien débuté, mais la montée vers Albergueria fut très difficile. Le tibia de nouveau me faisait beaucoup souffrir. Arrivé à l’auberge, le chauffage ne marchait pas et le bar était fermé. J’ai de suite vu comment mon mental a scénarisé la suite : « C’est dégueulasse, il m’avait pourtant dit hier au téléphone qu’il y aurait du chauffage …, on ne peut pas faire confiance… », la bienveillance et l’acceptation sans jugement est un long chemin… Trop froid pour prendre une douche. Je me suis emmitouflé entre 3 couvertures pour dormir un peu. Deux heures plus tard, je sors pour essayer de trouver un autre lieu pour dormir et je vois que le bar est ouvert. J’y rentre et un gars très gentil me dit, je vais venir vous allumer le chauffage à l’auberge ! Dire qu’il faisait une chaleur à crever serait exagéré, mais au moins j’ai pu dormir suffisamment pour reprendre le chemin ce matin. Et ce matin, le gars d’hier m’a accueilli sur une musique de Brel, dans ce lieu insolite où il y a autant de coquilles accrochées aux murs et au plafond, que de pèlerins qui sont passés par là ! Cette musique m’a mis en joie dès le matin !
Cette 3ème journée fut plus facile, j’ai croisé un couple de pèlerins italiens et ce soir, nous sommes 6 à l’auberge dont un français, parti de Bordeaux le 20 septembre et qui se dirige vers Séville….
Gracias à la vida
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Vendredi 9 Décembre / Ambia – Ourense : 23 km
Holà Amigos
Hier nous étions 6 pèlerins à l’auberge, 4 espagnols qui arrivent de Séville par le même chemin que moi et 2 français, moi et Emerick qui fait le chemin à l’envers, arrive de Compostelle et part vers Séville puis le Maroc, la Tunisie et pourquoi pas Jérusalem.
J’ai dîné hier avec Emerick. 39 ans, architecte de métier. Il a tout quitté car il ne croit plus au système : « Nous sommes à l’aube d’un effondrement total qui durera tout un hiver avant qu’il ne puisse y avoir de renaissance ! Le système oppressif est plus fort que nous, bientôt nous serons tous parqués dans des villes avec des machines qui nous produiront une nourriture hors sol et nos campagnes seront réservées aux loisirs sur des chemins ceinturés de fil barbelés ! »
J’ai demandé à quoi lui servait de nourrir un tel scénario, j’ai tenté quelques recadrages en lui montrant qu’ici ou là, il y a des gens courageux et plein d’énergies qui bâtissent des projets enthousiasmants et porteurs de vrais changements. Rien n’y a fait ! Ça m’a rappelé ce coaching de projet de vie, que j’ai fait il y a un an, avec ce jeune homme de 30 ans, qui a chaque fois m’objectait « A quoi bon, même si je fais ça ou ça, ça ne sera pas suffisant pour éviter l’effondrement ! ».
Pas facile ! Sauf qu’hier je n’avais pas vocation à l’accompagner, je l’ai donc écouté avec attention en tentant ici ou là de lui montrer qu’il pouvait exister d’autres interprétations des choses et que d’autres issues sont possibles que celle qu’il scénarise ! A vrai dire, je me sens inquiet pour lui, sa marche ressemble à une fuite vers un ailleurs qui n’existe pas. Chacun son chemin et certains sont plus difficiles que d’autres. J’espère qu’il saura s’arrêter avant de se mettre vraiment en danger…
Aujourd’hui j’ai marché une partie de la journée avec un jeune espagnol Xavier qui a 23 ans et vient des Canaries. Il est beau, plein de vie et d’attention pour les autres. Cet après-midi son grand frère âgé de 25 ans l’a rejoint pour faire route avec lui jusqu’à Santiago. C’est beau et émouvant de les voir ensemble. Ourense ou je suis ce soir est la dernière grande ville avant Santiago, mais je me sens trop fatigué pour prendre le temps de la visiter. Je suis resté à proximité de l’auberge pour reposer mon tibia et me reposer pour ces 100 derniers km.
Gracias à la vida
Holà Amigos
Hier nous étions 6 pèlerins à l’auberge, 4 espagnols qui arrivent de Séville par le même chemin que moi et 2 français, moi et Emerick qui fait le chemin à l’envers, arrive de Compostelle et part vers Séville puis le Maroc, la Tunisie et pourquoi pas Jérusalem.
J’ai dîné hier avec Emerick. 39 ans, architecte de métier. Il a tout quitté car il ne croit plus au système : « Nous sommes à l’aube d’un effondrement total qui durera tout un hiver avant qu’il ne puisse y avoir de renaissance ! Le système oppressif est plus fort que nous, bientôt nous serons tous parqués dans des villes avec des machines qui nous produiront une nourriture hors sol et nos campagnes seront réservées aux loisirs sur des chemins ceinturés de fil barbelés ! »
J’ai demandé à quoi lui servait de nourrir un tel scénario, j’ai tenté quelques recadrages en lui montrant qu’ici ou là, il y a des gens courageux et plein d’énergies qui bâtissent des projets enthousiasmants et porteurs de vrais changements. Rien n’y a fait ! Ça m’a rappelé ce coaching de projet de vie, que j’ai fait il y a un an, avec ce jeune homme de 30 ans, qui a chaque fois m’objectait « A quoi bon, même si je fais ça ou ça, ça ne sera pas suffisant pour éviter l’effondrement ! ».
Pas facile ! Sauf qu’hier je n’avais pas vocation à l’accompagner, je l’ai donc écouté avec attention en tentant ici ou là de lui montrer qu’il pouvait exister d’autres interprétations des choses et que d’autres issues sont possibles que celle qu’il scénarise ! A vrai dire, je me sens inquiet pour lui, sa marche ressemble à une fuite vers un ailleurs qui n’existe pas. Chacun son chemin et certains sont plus difficiles que d’autres. J’espère qu’il saura s’arrêter avant de se mettre vraiment en danger…
Aujourd’hui j’ai marché une partie de la journée avec un jeune espagnol Xavier qui a 23 ans et vient des Canaries. Il est beau, plein de vie et d’attention pour les autres. Cet après-midi son grand frère âgé de 25 ans l’a rejoint pour faire route avec lui jusqu’à Santiago. C’est beau et émouvant de les voir ensemble. Ourense ou je suis ce soir est la dernière grande ville avant Santiago, mais je me sens trop fatigué pour prendre le temps de la visiter. Je suis resté à proximité de l’auberge pour reposer mon tibia et me reposer pour ces 100 derniers km.
Gracias à la vida
• Dimanche 11 Décembre : CEA – Castro Dozon : 20 km
Me voici à seulement 3 petits jours de l’arrivée à Santiago. Mon ami pèlerin Jean Pierre est arrivé hier midi et voici le message qu’il m’envoie :
« Salut Hervé, me voilà bien arrivé ce matin à Santiago, j'espère que tout va bien pour toi et encore un grand merci pour ce que tu as fait pour mon genou, franchement cela m'a permis de terminer dans de bonnes conditions, d'ailleurs je n'ai plus mal du tout, peut-être à une autre fois sur un chemin
Amicalement - J-P »
Eh oui, j’ai des mains qui peuvent soigner, je n’ai rien fait de spécial, c’est venu comme ça et je cherche surtout pas à en faire commerce, mais si ça peut servir, il m’est demandé de le faire savoir… ! Hélas, ça ne fonctionne pas sur moi (lol)!
Plus tard JP me partageait ce mélange étrange, entre tristesse que ça s’arrête et joie d’être arrivé. Le chemin ne s’arrête pas là pour lui, dans 4 jours il est attendu à Granon où il a choisi d’être hospitalier du 15 au 31 Décembre. Histoire comme il dit de rendre un peu de tout ce qu’il a reçu durant ces 54 jours d’itinérance, d’Almerida à Compostelle.
J’ai moi aussi commencé à penser à mon retour, j’aimerai faire un stop à Burgos pour rencontrer les responsables d’une auberge paroissiale dont m’ont parlé mes amis québécois, avec en toile de fond l’idée d’accueillir à mon tour d’autres pèlerins en étant hospitalier dans ces lieux avec ma femme Catherine.
Que de chemin parcouru depuis ce 3 novembre. Ça me semble à la fois loin et proche. Ce qui me paraissait difficile et compliqué, traverser l’Espagne à l’approche de l’hiver, voyager seul, connaître l’inconfort du froid et de la pluie…, s’est fait sans encombre. Je dirai même qu’aujourd’hui j’ai appris à vivre avec le temps qu’il fait, je ne consulte plus la météo et me contente de sortir ma cape de pluie quand il le faut. Chaque jour, je me réjouis en marchant et en contemplant ces ciels nuageux que je trouve très inspirants. C’est comme si ces éclaircies donnaient à voir un peu de cet au-delà, de cette Source qui est juste derrière les nuages. On ne la voit pas toujours, mais elle est tout le temps là !
Je me demande comment je (nous) peux (pouvons) faire pour passer des journées entières assis dans un bureau, une salle de cours, de séminaire ou tout autre endroit à l’intérieur sans mettre le nez dehors. Je ne me vois pas revenir comme avant à faire des réunions zoom ou à passer mes journées derrière un ordinateur. J’ai trop soif d’extérieur, de nature, de liens avec les éléments et c’est ça que j’ai envie de cultiver demain. Proposer des Marches de la Beauté, inviter à aller à la rencontre de soi-même, de ce qu’il y a de plus beau en chacun de nous pour en prendre soin, le cultiver, le faire rayonner et l’offrir au monde voilà un projet qui m’enthousiasme, auquel j’aimerai me consacrer demain.
L’après se dessine petit à petit et je m’en réjouis
Gracias à la vida
Me voici à seulement 3 petits jours de l’arrivée à Santiago. Mon ami pèlerin Jean Pierre est arrivé hier midi et voici le message qu’il m’envoie :
« Salut Hervé, me voilà bien arrivé ce matin à Santiago, j'espère que tout va bien pour toi et encore un grand merci pour ce que tu as fait pour mon genou, franchement cela m'a permis de terminer dans de bonnes conditions, d'ailleurs je n'ai plus mal du tout, peut-être à une autre fois sur un chemin
Amicalement - J-P »
Eh oui, j’ai des mains qui peuvent soigner, je n’ai rien fait de spécial, c’est venu comme ça et je cherche surtout pas à en faire commerce, mais si ça peut servir, il m’est demandé de le faire savoir… ! Hélas, ça ne fonctionne pas sur moi (lol)!
Plus tard JP me partageait ce mélange étrange, entre tristesse que ça s’arrête et joie d’être arrivé. Le chemin ne s’arrête pas là pour lui, dans 4 jours il est attendu à Granon où il a choisi d’être hospitalier du 15 au 31 Décembre. Histoire comme il dit de rendre un peu de tout ce qu’il a reçu durant ces 54 jours d’itinérance, d’Almerida à Compostelle.
J’ai moi aussi commencé à penser à mon retour, j’aimerai faire un stop à Burgos pour rencontrer les responsables d’une auberge paroissiale dont m’ont parlé mes amis québécois, avec en toile de fond l’idée d’accueillir à mon tour d’autres pèlerins en étant hospitalier dans ces lieux avec ma femme Catherine.
Que de chemin parcouru depuis ce 3 novembre. Ça me semble à la fois loin et proche. Ce qui me paraissait difficile et compliqué, traverser l’Espagne à l’approche de l’hiver, voyager seul, connaître l’inconfort du froid et de la pluie…, s’est fait sans encombre. Je dirai même qu’aujourd’hui j’ai appris à vivre avec le temps qu’il fait, je ne consulte plus la météo et me contente de sortir ma cape de pluie quand il le faut. Chaque jour, je me réjouis en marchant et en contemplant ces ciels nuageux que je trouve très inspirants. C’est comme si ces éclaircies donnaient à voir un peu de cet au-delà, de cette Source qui est juste derrière les nuages. On ne la voit pas toujours, mais elle est tout le temps là !
Je me demande comment je (nous) peux (pouvons) faire pour passer des journées entières assis dans un bureau, une salle de cours, de séminaire ou tout autre endroit à l’intérieur sans mettre le nez dehors. Je ne me vois pas revenir comme avant à faire des réunions zoom ou à passer mes journées derrière un ordinateur. J’ai trop soif d’extérieur, de nature, de liens avec les éléments et c’est ça que j’ai envie de cultiver demain. Proposer des Marches de la Beauté, inviter à aller à la rencontre de soi-même, de ce qu’il y a de plus beau en chacun de nous pour en prendre soin, le cultiver, le faire rayonner et l’offrir au monde voilà un projet qui m’enthousiasme, auquel j’aimerai me consacrer demain.
L’après se dessine petit à petit et je m’en réjouis
Gracias à la vida
Mardi 13 Décembre : Silleda – O Outeiro : 24 km
Compostelle est à 16 km.
Belle journée de marche aujourd’hui sans trop de pluie. Ce n’est pas comme hier ou je suis arrivé à l’auberge avec 10 cl d’eau dans chaque chaussure après avoir connu des pluies diluviennes : les chaussettes imperméables, on oublie !
Ce matin la télé du bar annonçait des avis de fortes pluies, de tempête et d’inondations qui frappent l’Espagne en ce moment et particulièrement le sud. Elle parlait aussi, reportage à l’appui des fêtes de Noël rendues plus difficiles cette année par les hausses des prix sur toutes les matières premières. Pour exemple la plaque de beurre a pris 95%, l’huile a augmenté de 60%, le sucre de 50%, le sac de granulés pour les chaudières est passé de 4€ à 8,5€… , et tout ça c’est à cause de la guerre en U…
Et enfin, le journal télé nous faisait un gros plan sur nos héros nationaux, que dis-je nos idoles à l’entraînement dans leur stade climatisé au Qatar alors qu’il fait 50° dehors !
Sur un coin de table, je trouve le journal local « El periodico de Galice » qui cite à la une : les chercheurs sur le climat de l’université de Carlos… viennent de déclarer que la vie sera bientôt impossible dans toute la partie sud de l’Espagne. Les t° de 42° atteintes l’été dernier seront quotidiennes durant tout l’été dès 2032 et les écarts de t° entre la nuit et le jour ne permettront plus aux organismes de se reposer. Le tourisme première ressource du sud a commencé à décliner cette année et ce réchauffement aura des conséquences sur la santé mentale, les maladies, le taux de suicide, l’alcoolisme, les accidents de la circulation…
Mais Heureusement, il y aura un prochain mondial dans 4 ans, peut être en Islande cette fois ci où alors sur la lune pour leur redonner le moral et émettre un peu plus de gaz à effets de serre !
En attendant, ce sont des hectares qui sont ici aussi partis en fumée et des rendements agricoles en forte baisse partout.
Aujourd’hui je marchais en tee-shirt, il faisait 15° cet après-midi et certains arbres étaient en bourgeon.
Demain Compostelle puis cap vers Finistera, car le chemin s’arrête au bout des terres, le bout de ce chemin est proche les Amis !
Gracias à la vida
Compostelle est à 16 km.
Belle journée de marche aujourd’hui sans trop de pluie. Ce n’est pas comme hier ou je suis arrivé à l’auberge avec 10 cl d’eau dans chaque chaussure après avoir connu des pluies diluviennes : les chaussettes imperméables, on oublie !
Ce matin la télé du bar annonçait des avis de fortes pluies, de tempête et d’inondations qui frappent l’Espagne en ce moment et particulièrement le sud. Elle parlait aussi, reportage à l’appui des fêtes de Noël rendues plus difficiles cette année par les hausses des prix sur toutes les matières premières. Pour exemple la plaque de beurre a pris 95%, l’huile a augmenté de 60%, le sucre de 50%, le sac de granulés pour les chaudières est passé de 4€ à 8,5€… , et tout ça c’est à cause de la guerre en U…
Et enfin, le journal télé nous faisait un gros plan sur nos héros nationaux, que dis-je nos idoles à l’entraînement dans leur stade climatisé au Qatar alors qu’il fait 50° dehors !
Sur un coin de table, je trouve le journal local « El periodico de Galice » qui cite à la une : les chercheurs sur le climat de l’université de Carlos… viennent de déclarer que la vie sera bientôt impossible dans toute la partie sud de l’Espagne. Les t° de 42° atteintes l’été dernier seront quotidiennes durant tout l’été dès 2032 et les écarts de t° entre la nuit et le jour ne permettront plus aux organismes de se reposer. Le tourisme première ressource du sud a commencé à décliner cette année et ce réchauffement aura des conséquences sur la santé mentale, les maladies, le taux de suicide, l’alcoolisme, les accidents de la circulation…
Mais Heureusement, il y aura un prochain mondial dans 4 ans, peut être en Islande cette fois ci où alors sur la lune pour leur redonner le moral et émettre un peu plus de gaz à effets de serre !
En attendant, ce sont des hectares qui sont ici aussi partis en fumée et des rendements agricoles en forte baisse partout.
Aujourd’hui je marchais en tee-shirt, il faisait 15° cet après-midi et certains arbres étaient en bourgeon.
Demain Compostelle puis cap vers Finistera, car le chemin s’arrête au bout des terres, le bout de ce chemin est proche les Amis !
Gracias à la vida
•Jeudi 15 Décembre : Corcubion – Finistera : 16 km
Holà Amigos
Merci pour votre présence, votre soutien et vos nombreux messages reçus durant cette marche, qui m’ont soutenu et porté chaque jour.
Comme je vous l’écrivais avant hier, j’ai choisi de poursuivre mon chemin jusqu’au Cap Finistère, là où les pèlerins étaient censés brûler leurs vieux vêtements et se vêtir d’une coquille St Jacques pour en repartir (lol) …
Ne disposant pas d’assez de jours pour faire ces 100 km à pied depuis Santiago, je me suis fait avancer jusqu’à Corcubion pour faire aujourd’hui ces derniers km à pied jusqu’au Cap dans tes paysages grandioses.
Hier au soir, j’étais dans un « donativo » où j’ai rencontré l’hospitalier qui s’en allait (José) et celle qui arrivait (Sonia). Nous avons dîné ensemble et Sonia quand elle n’est pas bénévole comme à Corcubion, gère une auberge privée sur le chemin français. Une auberge de 22 lits ouverte 9 mois par an ou elle sert tous les jours le repas du soir et le petit déjeuner. Et tout ça seule ! Sonia nous confiait hier comment le métier d’hébergeur était devenu difficile : « Je rencontre de moins en moins de pèlerins et de plus en plus de touristes, qui marchent, et sous prétexte qu’ils payent 15€ la nuit, s’attendent, voir exigent d’avoir la télé dans la chambre, revendiquent à longueur de temps… Sonia évoque un manque d’éducation, un manque de respect de l’autre, un manque de considération…. En l’écoutant je ne peux m’empêcher de penser à cet homme José Almedia qui diffuse ses petites cartes avec la pensée du jour comme celle que je vous livrais il y a peu : « Chaque moment de la journée est le meilleur pour un mot gentil, un geste soutenant, une caresse, une bonne action. En définitive pour montrer aux autres comment nous sommes réellement »
Est-ce que des pensées altruistes comme celle-là, diffusées de gîtes en gîtes sur le chemin, et plus globalement au travers de tous nos médias, pourraient contribuer à restaurer notre dimension humaine, qui nous permettrait de voir d’abord l’humain en face de nous, avant celui qui offre une prestation ou un service ?
En marchant ce matin vers le Cap, je repensais à cette série documentaire, réalisée il y a peu par Cyril Dion pour Arte, qui évoque ce nouveau monde nécessaire et possible, exemples à l’appui. Les solutions techniques existent et sont toujours mises en avant, mais la dimension humaine ? Ce nouveau récit dont parle toujours Cyril Dion ne serait-il pas celui d’une humanité retrouvée ou le rapport aux autres, ces dimensions de bienveillance et de compassion, la façon d’être en relation passe au premier plan !
Mon itinérance à pied s’arrête dans ce bout de terre à l’ambiance très particulière, c’est un peu comme un nouveau monde, il y’a ici une énergie très différente, mon véritable chemin commence demain, riche de tout ce vécu et des possibles qu’il a permis d’entrevoir et dont j’aurais à prendre soin.
Merci encore pour votre soutien et à bientôt par téléphone, par écrit ou de visu pour poursuivre nos échanges et célébrer la vie.
Un grand merci également à Batiste qui m’a accompagné durant tout ce voyage. J’étais heureux et nourri de sa présence et de celles de tant d’autres qui sont venus me visiter en chemin.
Gracias à la vida
Holà Amigos
Merci pour votre présence, votre soutien et vos nombreux messages reçus durant cette marche, qui m’ont soutenu et porté chaque jour.
Comme je vous l’écrivais avant hier, j’ai choisi de poursuivre mon chemin jusqu’au Cap Finistère, là où les pèlerins étaient censés brûler leurs vieux vêtements et se vêtir d’une coquille St Jacques pour en repartir (lol) …
Ne disposant pas d’assez de jours pour faire ces 100 km à pied depuis Santiago, je me suis fait avancer jusqu’à Corcubion pour faire aujourd’hui ces derniers km à pied jusqu’au Cap dans tes paysages grandioses.
Hier au soir, j’étais dans un « donativo » où j’ai rencontré l’hospitalier qui s’en allait (José) et celle qui arrivait (Sonia). Nous avons dîné ensemble et Sonia quand elle n’est pas bénévole comme à Corcubion, gère une auberge privée sur le chemin français. Une auberge de 22 lits ouverte 9 mois par an ou elle sert tous les jours le repas du soir et le petit déjeuner. Et tout ça seule ! Sonia nous confiait hier comment le métier d’hébergeur était devenu difficile : « Je rencontre de moins en moins de pèlerins et de plus en plus de touristes, qui marchent, et sous prétexte qu’ils payent 15€ la nuit, s’attendent, voir exigent d’avoir la télé dans la chambre, revendiquent à longueur de temps… Sonia évoque un manque d’éducation, un manque de respect de l’autre, un manque de considération…. En l’écoutant je ne peux m’empêcher de penser à cet homme José Almedia qui diffuse ses petites cartes avec la pensée du jour comme celle que je vous livrais il y a peu : « Chaque moment de la journée est le meilleur pour un mot gentil, un geste soutenant, une caresse, une bonne action. En définitive pour montrer aux autres comment nous sommes réellement »
Est-ce que des pensées altruistes comme celle-là, diffusées de gîtes en gîtes sur le chemin, et plus globalement au travers de tous nos médias, pourraient contribuer à restaurer notre dimension humaine, qui nous permettrait de voir d’abord l’humain en face de nous, avant celui qui offre une prestation ou un service ?
En marchant ce matin vers le Cap, je repensais à cette série documentaire, réalisée il y a peu par Cyril Dion pour Arte, qui évoque ce nouveau monde nécessaire et possible, exemples à l’appui. Les solutions techniques existent et sont toujours mises en avant, mais la dimension humaine ? Ce nouveau récit dont parle toujours Cyril Dion ne serait-il pas celui d’une humanité retrouvée ou le rapport aux autres, ces dimensions de bienveillance et de compassion, la façon d’être en relation passe au premier plan !
Mon itinérance à pied s’arrête dans ce bout de terre à l’ambiance très particulière, c’est un peu comme un nouveau monde, il y’a ici une énergie très différente, mon véritable chemin commence demain, riche de tout ce vécu et des possibles qu’il a permis d’entrevoir et dont j’aurais à prendre soin.
Merci encore pour votre soutien et à bientôt par téléphone, par écrit ou de visu pour poursuivre nos échanges et célébrer la vie.
Un grand merci également à Batiste qui m’a accompagné durant tout ce voyage. J’étais heureux et nourri de sa présence et de celles de tant d’autres qui sont venus me visiter en chemin.
Gracias à la vida
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